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MATTHIEU BONAI'OUS. 295 Rousseau, des Virgile, des Delille, des Saint-Lambert, des Pongerville et des Mollevaut. Nous ne citerons de ses nombreux ouvrages que quelques passages, qui, mieux que notre éloge, feront connaître et apprécier son talent d'écrivain. Dans sa remarquable préface de la traduction : De Pari d'élever les vers à soie au Japon, qu'il dédia a M. le comte de Gaspardin, on lit : « Les lumières de la science moderne n'ont pas seules « concouru a faire avancer de nos jours l'art de produire « la soie : cet art a puisé d'utiles leçons aux sources loin- « taines que l'étude des langues orientales lui a permis « "d'aborder : qui ne sait, en effet, qu'un célèbre sinologue, « M. Stanislas Julien, appelé a faire un extrait raisonné des « meilleurs écrits publiés en Chine sur la culture du mûrier « et l'éducation des vers a soie, a heureusement coopéré « au progrès de l'industrie sérigène? « La Chine est-elle seule à posséder, avec l'Inde et la « Perse, des méthodes susceptibles d'intéresser la plus riche « industrie des peuples Occidentaux? — Non : A quelque « distance de la côte orientale de l'Empire-du-milieu, il « existe une vaste contrée où la culture de la soie n'est ni « moins prospère ni moins honorée. Peuplée de quarante « millions d'habitants, aussi civilisés et doués de plus d'in- « telligence que toutes les nations asiatiques qui les envi- « ronnent, cette contrée est le Japon, le Ji-pèn des Chinois, « le berceau du soleil. — Depuis Marco Polo, le premier « navigateur qui, dès le milieu du XIII0 siècle, signala, sous « le nom de Zipangu ou Gipangu, l'archipel du Japon, que « Mendez Pinto reconnut trois siècles plus tard, les mis- « sionuaires, durant leur apostolat, et deux médecins nalu- « ralistes attachés successivement a la factorerie hollandaise « de Dezima, Kaempfer et Thunberg, l'un vers la fin du