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BE LA LITURGIE CATHOLIQUE. 281 lignes tracées sur le papier, mais dans la réalité de son exécution et en tenant compte de l'entourage qui modifie et détruit souvent la valeur des lignes, comprendra que les combles élevés et les formes aiguës sont un contre-sens dans notre pays, où les maisons sont hautes, et les horizons, fermés par des collines qui étreignent les monuments et ne permettent pas aux profils des toitures de se dessiner libre- ment sur le ciel. L'effet de ce genre de faîtage n'est propre qu'aux pays plats et sans couleur, et dans les villes où les maisons sont de proportions exiguës comme les villes du nord, La môme discordance existe aussi entre les teintes sourdes et monotones de l'ardoise et les nuances chaudes et variées du paysage lyonnais. Les flèches, fort belles en Champagne et dans la plaine de l'Alsace, sont donc sans valeur à Lyon et nous font regretter nos clochers carrés, médiocrement élevés par la bonne raison que toute l'élévation possible ne leur ferait pas dominer leurs alentours, et nos dômes réminiscence italienne se mariant si bien avec les douces ondulations de nos montagnes. Condamner le plan et les lignes des grandes cathédrales paraîtra une témérité impardonnable ou une envie puérile de se singulariser en émellant une opinion contraire à celle du plus grand nombre. Les archéologues ont signalé ces églises comme présentant un type parfait. La littérature s'est emparée de celle opinion, et peut-être la littérature bien plus que la science l'avait fait naître ; on a fait des phrases sentimentales sur l'art ogival, et malgré cela l'étude du moyen âge est encore incomplète , surtout pour le Lyonnais, dont l'architecture n'est pas plus connue que les rites , que les cou- tumes de la vie ordinaire, et que les origines si curieuses du langage. Néanmoins ( un des plus doctes écrivains sur cette matière, M. Daniel Ramée, (1) ne s'est pas fourvoyé avec les (1) Manuel de l'histoire générale de l'architecture.