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LE PAGUS DE CONDATE. 271 d'un événement aussi grave dans la correspondance de Cicéron et de Platieus ? Comment accorder cette expulsion récente des citoyens romains de Vienne, avec le texte de Dion Cassius, qui dit : Autrefois chassés de Vienne par les AUobroges ? » La correspondance de Plane us et de Cicéron nous offre des documents précieux, pour réfuter complètement l'asser- tion de Dion Cassius. On voit par cette correspondance que non seulement le Sénat ne se défiait pas de Plancus et de Lepide ; que non seulement il ne leur donnait pas l'ordre de s'arrêter dans les Gaules, mais que, bien au contraire, il leur enjoignait de franchir promplement les Alpes pour attaquer Marc-Antoine en Italie (1). Qu'on lise cette correspondance de Plancus et de Cicéron, trop longue pour que nous puissions la rapporter ici, et l'on sera convaincu que l'ordre de construire une ville au con- fluent du Rhône et de la Saône n'a pas dû être donné par le Sénat, et que lors même que cet ordre, qui eût été absurde dans de pareilles circonstances, aurait été donné, il n'aurait pas pu être exécuté. On voit dans cette correspondance que Plancus avait demandé qu'on assignât des champs à ses soldats vétérans ; Cicéron lui répondit que le Sénat avait ajourné cette affaire. Ce ne peut être qu'après la réconciliation d'Antoine et d'Oc- tave, et après la bataille de Philippes, où l'armée répubii- (1) Cicéron, dans une lettre adressée à Plancus, et datée de février, an de Rome 710 (44 av. J . - C ) , lui dit: « Le Sénat attend beaucoup de vous, et fonde les plus grandes espérances sur votre armée. » Dans une lettre suivante et datée du mois de mars, Cicéron presse vivement Plancus de franchir les Alpes pour forcer Marc-Antoine à lever lu siège de Modène : « Le Sénat, lui dit-il, est satisfait de vos efforts et de vos préparatifs ; sauvez votre patrie, volez au secours de votre collègue (Decimus Brutus, assiégé dans Modène par Marc-Antoine).