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                    DE M. SERVAN DE SUGNY.                  24S

 sonné son père. Ce fils dénaturé fut condamné a la peine
 des parricides et il entendit son arrêt avec une tranquillité
 plus grande , a coup sûr, que celle de son accusateur, et
 qui eût servi au besoin de complément de preuve a la cul-
 pabililé (lbid. p. 54). La réputation oratoire de M. Servan
 allait donc s'établissant sur de larges bases h celta école et,
 le bon témoignage des présidents d'assises aidant, il pou-
 vait légitimement espérer sa translation du siège de Mont-
brison au chef lieu du ressort, comme il est arrivé et comme
il arrive encore a bien d'autres, lorsqu'une affection inflam-
matoire , due à l'influence meurtrière du climat, vint inter-
 rompre cette série de travaux assidus et consciencieux.
Six mois durant, le jeune officier de justice lutta contre la
fièvre, entre la vie et la mort, et lorsqu'il fut en état de
rejoindre son poste, une ordonnance du 22 décembre 1832,
lui conférait le titre de procureur du Roi h Gex.
    Les menées des réfugiés piémontais devançant, par leurs
aspirations démocratiques , le concours d'événements non
encore préparés, devait lui fournir l'occasion de déployer les
éminentes qualités de son esprit, sous une autre face. Ainsi
aux luttes de l'audience allaient succéder les combinaisons
de la diplomatie et l'action militante contre la foule ameutée.
Informé, en février 1834, que la bande du général Ramorino
devait se diriger sur la Savoie, en traversant le pays de
Gex, M. Servan de Sugny, en l'absence momentanée du
sous-préfet, imagina de faire prévenir par estaffettes les
maires de cinq h six communes , limitrophes du canton de
Vaud, d'avoir a faire préparer des logements pour un corps
de troupes françaises attendues dans la nuit même, heureux
stratagème qui épargna à l'arrondissement une invasion
armée, détermina l'expédition a suivre un autre itinéraire,
pour finalement rentrer dans le port de Genève, contrariée
parles vents qui la repoussèrent des côtes du Chablais.Un