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                      ÉLOGE HISTORIQUE

                                   DE




   M. EDOUARD SERVAN DE SUGNY



         MESSIEURS,


   Lorsqu'il y a quelques jours je présentais a vos regards
une esquisse abrégée de vos travaux et de vos actes, pour
l'année académique 1858-9, je me félicitais intérieurement
de ce que les limites du cadre, dans lequel me renfermait le
règlement, m'interdissent de parler des événements ulté-
rieurs. Tout en déplorant les causes de l'absence de celui
que vous aviez élu pour présider à vos réunions, pendant le
cours de cette période , j'étais heureux de m'arrêter sur le
seuil de l'année actuelle et d'ajourner le récit du malheur
qu'elle nous préparait. Aujourd'hui, une pénible et délicate
mission veut que j'anticipe sur ma tâche future, et que dès
maintenant je tourne une page funèbre de nos prochains
fastes.
   S'il m'est donné de répéter chaque année, comme un écho,
sinon fidèle du moins toujours dévoué, les paroles et les triom-
phes de chacun,il faut que je devienne en ce jour l'organe de la
douleur commune, à la suite de la perte que nous venons de
faire, et qu'en rappelant les titres divers de notre président
sortant à la réputation et a la considération publique, je

  (1) Prononcé à la séance du 1 e r août 1860, de la Société littéraire de
Lyon, par M. Bellin, secrétaire.