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                           DE BONNEFOND.                         2!5

  « sur lui par le voisinage des Moissonneurs de Léopold Robert, »
    Néanmoins, et tout en m'inclinant devant cette opinion beau-
 coup plus éclairée que la mienne, je suis conduit à croire
 que le tableau de L'Onction, commun en quelque sorte par l'ins-
 piration avec celui de Schnetz représentant un Enfant malade,
 exposé devant l'autel de la Vierge, où s'agenouille aussi une fa-
 mille de pèlerins pour appeler la protection divine sur lui, n'offre
 pas, dans son ensemble, l'homogénéité de lignes et de senti-
 ments qui caractérisaient les Pères de la Rédemption, en ce
 sens que ceux-ci ont été le jet spontané d'une révolution d'école
 et de croyances, pendant que le tableau de L'Onction a dû être
 le produit de calculs nombreux, eu égard à l'ampleur et à la
 complication de la scène qu'il reproduit. Il m'a toujours paru
 empreint d'un ton lumineux qui n'est par l'éclat du vrai soleil,
 etquiconstitue un excès quant à l'emploi de l'ocre jaune, qu'on a
 eu raison de reprocher également au célèbre peintre de fleurs,
 M. Saint-Jean, dans celle de ses compositions placée au Musée
 du Luxembourg. Aux hommes de haute valeur on peut et on
doit dire l'écart qu'ils font à leur inçu, sans pour cela compro-
mettre leur réputation ascensionnelle dans l'avenir.
   A celle que Bonnefond s'est acquise comme peintre au prix
d'une force de volonté peu commune, s'unira le souvenir de
l'esprit aimable, de l'homme du monde qui n'a pas moins brillé
par la distinction de son langage et de sa personne que par les
facultés puissantes dont-il était doué, en ce qu'indépendamment
de ce qu'il était coloriste, il avait le style qui constitue l'excep-
tion chez l'artiste supérieur. Aussi arriva-l-il, de piano, en 1831,
à la direction de l'école des Beaux-Arts dont-il avait été l'un des
disciples les plus remarquables, et qui, après lui sera difficile-
ment continuée quant au progrès et à l'intelligence des études, si
on en scinde l'importance morale et matérielle, ou si on n'y a ppelle
qu'un artiste secon daire. Je comprends qu'après trente années
d'exercice, Bonnefond y ait conquis l'assentiment général, et que
peut-être même il l'ait gagné aux dépens de sa propre gloire de
peintre. Mais, malgré cela, ma vieille amitié ne saurait admettre
sans conteste qu'il n'ait pu rehausser en même temps le reflet de