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DE L'HISTOIRE ROMAINE. 205
gnifîques monuments, préféra thésauriser. A sa mort', il
laissa dans ses coffres Vicies ac seplies (540,000,000 fr.) que
Caligula (25) dissipa entièrement avant la fin de l'année.
Ne'ron, qui avait tant de points de ressemblance avec son
oncle Caligula, admirait, avant tout, dans ce dernier, la ra-
pidité avec laquelle il avait épuisé, en quelques mois , un
trésor formé avec les épargnes d'un règne de 23 ans. Aussi
crut-il devoir l'imiter. Lorsque Tiridate, roi d'Arménie, vint
a Rome en suppliant (26), Néron , après lui avoir fait une
réception où il déploya toutes les magnificences de l'empire,
lui alloua pour son entretien de chaque jour une somme de
800 mille sesterces (160,000 fr.), en y ajoutant un présent
déplus de 20 millions de francs (super sestertium millies), au
moment où Tiridate quitta Rome pour retourner dans ses
États. Suétone, de qui nous tenons ces détails,-convient
qu'ils doivent à peine paraître croyables.
Aux funérailles de Vespasien, il se passait une scène bouf-
fone qui nous donne une étrange idée des mœurs des an-
ciens. On sait que cet empereur, obligé d'acquitter les dettes
énormes dont l'empire s'était trouvé grevé par les profusions
de ses prédécesseurs et par la guerre civile qui précéda son
avènement au trône, avait été forcé d'augmenter et presque
doubler les impôts anciens, de rétablir ceux abolis par Galba
et même d'en inventer de nouveaux, ce qui lui avait valu
l'imputation d'avarice, tandis qu'il ne faisait qu'obéir aux
nécessités de sa position. Pendant qu'on lui rendait les hon-
neurs funéraires, Yarchimime (27), espèce d'acteur chargé,
suivant l'usage, de représenter l'empereur défunt et de
l'imiter, soit dans ses actions, soit dans ses paroles, de-
manda a haute voix a ses intendants combien coûterait la
(25) Sueton. in Calig. c, 37.—(26) Suelon, in Néron, c. 30.—(27) Suc-
ton, in Vespas. c. 19.