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 répondu a la passion romanesque du prince ottoman ? il y a
 tout lieu d'en douter ; il était jeune, aimable et brave, et
  c'est peu, ce me semble, connaître le cœur féminin que de
 penser qu'elle ait pu, impunément, voir soupirer pour elle
 un des plus grands princes de l'Orient. La version désinté-
 ressée des chroniqueurs (urcs, me paraît plus vraisembla-
 ble, d'autant mieux que Chorier, auteur dauphinois, a dû
 chercher a ménager les susceptibilités d'une famille puis-
 sante encore de son temps, et dont il a même écrit l'histoire
 généalogique.
    Quoi qu'il en soit, on ne sait trop quel aurait été le dé-
 nouement du roman commencé, s'il n'eût été brusquement
interrompu par le départ involontaire de Djem.
    Le grand-maître de Rhodes, qui tenait a l'énorme subven-
tion que lui donnait le sultan Bajazet, pour retenir son frère
captif, craignant que le duc de Savoie ne profitât du voisi-
nage de ses États, pour délivrer son ami Djem, donna l'or-
dre de l'emmener en Auvergne, a la commanderie de Bourga-
neuf. Plus tard,ilfut conduira Romeoùilresta prisonnierdes
papes Clément VIII et Alexandre VI. Ce dernier, irrité de ce
que le roi Charles VIII voulait le forcer à mettre Djem en li-
berté, le lui fit livrer, mais empoisonné, et le malheureux
prince mourut bientôt, h Naples, où il avait suivi le roi, après
une captivité de treize années.
   C'est de la branche des Alleman de Rochechinard qu'étaient
les deux Antoine Alleman, qui furent évêques de Cahors, de
1466 a 1492 (1). Le second d'entre eux, qui était fils de
Barrachin Alleman, a possédé Demptézieu, où le souvenir de
son nom s'est conservé jusqu'à ce jour. Il paraît même que
c'est lui qui avait tait reconstruire la portion du château qui
se fait remarquer par sa riche ornementation et par des
emblèmes religieux.
  (1) V. Nobiliaire de Guy-AUavd, verbo Allemaa.