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MATTHIEU BONAFOUS. 125
Le gouvernement sarde qui avait compris, pour ses États,
toute l'utilité de ce quadruple établissement, lui accorda sa
juste protection jusqu'en 1835.
Matthieu Bonafous devint naturellement l'associé de ses
frères; mais sans partager leurs travaux, quoique avec
voix délibérative, afin de pouvoir se livrer a son aise aux
études de son goût.
En 1835, une maladie mortelle et prématurée vit succom-
ber, a Turin, son frère, Léon, notre intime ami, jeune homme
plein de mérite et d'avenir.
En 1841, il eut encore la douleur de perdre, Ã Lyon, son
frère aîné Frankin, dont l'amabilité était proverbiale dans
nos salons.
Aujourd'hui, il ne reste plus de cette famille et d'un second
lit,que sa sœur, Mme Rougniols et son frère, Alphonse Bona-
fous, que Matthieu aimait avec une tendresse paternelle.
L'ancien commerce continue de prospérer sous la direc-
tion du dernier Bonafous et l'on voit dans ses bureaux,
a Lyon, deux tableaux destinés à en perpétuer le sou-
venir: l'un représentant la première voiture lancée sur
le Mont-Cenis en 1801 ; l'autre, la dernière diligence sup-
primée en 1859 a cause de la concurrence des chemins de
fer.
III.
Après avoir passé les premières années de sa vie a Lyon,
où M. Gourju, estimable Oratorien, développa, dans son
jeune esprit, le goût des lettres avec l'amour de l'ordre, du
travail, et des sentiments religieux dont ses parents et
une tante qui continua l'œuvre maternelle, lui avaient
montré l'exemple, Matthieu Bonafous fut envoyé au col-
lège de Chambéry. 11 y termina ses humanités sous
Georges-Marie, Raymond, savant professeur d'histoire, de
mathématique et de physique, qui comprit et cultiva son