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116 QUERELLE DES AIN'CIENS veloppement. Que de richesses y a accumulées le long tra- vail des siècles ! On peut dire que c'est une source intaris- sable pour les lettres, les arts et les sciences : les littérateurs et les artistes peuvent y admirer les plus beaux monuments du génie, les plus magnifiques productions qu'ait jamais en- fantées l'imagination des peuples, en un mot, des modèles dans tous les genres et pour tous les goûts. Les plus grands noms dont s'honore l'humanité appellent l'attention des savants, et rien ne saurait mieux que la méditation de leurs ouvrages , nous initier aux secrets de la nature , à l'origine des choses et a la voie du progrès. L'antiquité assurément ne peut ni ne doit tenir lieu des temps modernes ; mais rien aussi ne peut suppléer l'antiquité. On ne saurait trop le redire : « Ce qui contribue le plus au perfectionnement individuel, ce n'est pas tant le contact des hommes et des choses qui se trouvent dans les mêmes milieux que nous, qui ont subi les mêmes influences, qui sont emportés par le même courant d'idées ; c'est surtout le commerce avec des esprits d'une autre époque, qui se sont formés h d'autres écoles, et dont il faut creuser le langage et la pensée pour en pénétrer le véritable sens; cette diffé- rence des temps, des lieux et des mœurs, en nous forçant à un retour incessant sur nous-mêmes, nous éclaire mieux que tout autre renseignement sur nos opinions, nos préju- gés et nos tendances ; et rien n'est plus propre a agrandir la portée du regard et du jugement que ce travail d'analyse et d'appropriation intellectuelle » (Pétrequin. Elude des méd. de Vantiq., 1858). Pourquoi donc ce dénigrement systématique de l'antiquité? Pourquoi tantôt cette guerre ouverte, tantôt ces ligues sourdes que nous voyons se perpétuer contre l'autorité des anciens? Ne croyez pas, Messieurs, qu'il s'agisse seulement d'une simple discussion littéraire ; il faut en chercher ailleurs