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A LYON. 59 prédation qui est sur le point de nous échapper ; on le re- trouvera , en déflninitive , dans le gros bon sens , dans le sens commun des masses populaires. Mais nous oublions trop, en vérité, que si effectivement une sorte de marasme intellectuel semble gagner chaque jour du terrain dans le monde des artistes, il en est pourtant quelques uns qui savent y résister victorieusement. Nous ne saurions en douter, surtout en reportant nos regards sur le monument qui nous occupe. En effet, soit dans l'ensemble, soit dans les détails de l'ornementation en général, on retrouve constamment un art facile, un dessin correct et élégant. Les deux roses du transept, ornées, chacune, d'un motif différent, peuven lutter de grâce et de souplesse avec celles du moyen-âge ; leurs divisions présentent des combinaisons de lignes en- tendues de la façon la" plus ingénieuse et qui produisen l'effet le plus séduisant. La disposition intérieure de l'édifice répond parfaitement a l'harmonieuse entente de l'extérieur. Les proportions géné- rales, a enjuger seulement parle sanctuaire etles transepts, ont été calculées avec une telle connaissance des effets d'ensemble, que le regard est complètement satisfait! On ne s'aperçoit pas, en vérité, des dimensions exiguës du vais- seau ; on ne se surprend pas a désirer plus de hauteur dans les voûtes, plus d'élancement dans les arcs et plus de déga- gement dans les nefs ; tout a été judicieusement coordonné. L'œil est séduit, d'ailleurs, par une foule de détails ravissants; il se plaît à s'égarer dans les ramifications nombreuses des pendentifs délicats attachés aux nervures du rond-point: vieux souvenirs religieusement conservés de l'ancienne construction; il se repose agréablement sur les belles sculptures du maître autel, couronné d'une délicieuse exposition permanente.