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                                     NECROLOGIE.                              527
  tecleur si dévoué. Ali! qu'ils se rassurent, Messieurs, nous nous portons
 tous solidaires de notre vénérable maître ; et l'émotion qui vous gagne m'ap-
 prend assez que cette partie de son héritage ne sera point répudiée!
     « Facile et confiant, ne voyaut rien autre dans la médecine qu'une scien-
 ce, plein de sollicitude et vraiment paternel pour ses jeunes confrères,
• rayonnant partout au dehors l'aménité, fruit naturel d'une conscience irré-
 prochable, nous le voyions vieillir sans appréhension. Son caractère enjoué,
 ses vives saillies, son infatigable activité, sa voix toujours jeune nous promet-
  taient encore pendant de longues années sa coopération à nos travaux. Mais
 des déceptions réitérées, mais l'ingratitude entrevue furent pour ce cœur si
 loyal d'amères, d'incurables blessures. Frappé à mort et se sentant atteint,
 durant sa longue agonie, qui de nous ne l'a vu oublier ses cuisantes souffran-
 ces pour répondre par un sourire à une parole d'encouragement? Sans cesse
 affable et gracieux, souvent il simulait le sommeil afin d'épargner la sensi-
 bilité de ses amis; mais il savait toujours s'éveiller pour les reconnaître ou
  les remercier.                   ,
     « Enfin la lutte est terminée. Tes maux sont finis. Pour loi ce n'est pas
 l'oubli, c'est la réparation et le repos qui commencent. Ta mémoire ne
 périra pas; l'attachement le plus sincère, une reconnaissance bien légi-
 time nous la rendront éternelle. Ame généreuse et tendre, spontanément
 épanouie à tous les sentiments affectueux, ne l'étais-tu pas fait un ami de
 chacun de nous? Pour ton inépuisable bienveillance le corps médical .n'était
 qu'une vaste famille. Ceux qui l'entourent, qui se pressent pour prolonger
 cet adieu suprême, combien de fois ne les as-tu pas appelés les frères, tes
 enfants? Ton exemple les instruira; ta noble vie leur apprendra comment
 le médecin sait quitter cette terre sans trouble ni regrets du moment où le
 déclin de ses forces l'avertit qu'il ne peut plus y faire le bien ! »

                     LE DOCTEUR PRAVAZ.
   Après quelques jours de maladie , le 24 juin 1853, le docteur
Pravaz a succombé à une affection cérébrale. C'est une perte que
ressentiront à plus d'un titre la science et la médecine lyonnaise.
   Dans la Gazette médicale de-Lyon , unjuge compétent, M. le
docteur F. Barrier, a écrit les lignes suivantes sur le compte de son
collègue. Nous ne pouvons mieux faire que de les reproduire ici :
    « M. Pravaz est mort à l'âge de soixante-deux ans seulement,
naguère encore plein de force et livré jusqu'au dernier moment
à la poursuite des beaux travaux scientifiques qui ont signalé sa
carrière. Ces travaux méritent un examen approfondi que nous
ne pouvons pas même esquisser ici. Nous nous bornerons à rap-
peler qu'il prit part au perfectionnement de lalithotritie, et émit
peut-être le premier l'idée d'appliquer le galvanisme à la coagu-
lation du sang dans les artères. Plus tard il se livra d'une ma-
nière spéciale à l'étude et à la pratique de l'orthopédie. On lui
doit des mémoires sur divers points de cette branche de la méde-
cine, mais c'est par ses travaux sur la luxation spontanée du
fémur qu'il se plaça dans la science à un rang élevé. II a démon-
tré la puissance d'un traitement méthodique dans cette maladie
réputée incurable, et, s'il n'est pas le premier qui ait eu des suc-
cès, il a eu du moins le mérite d'en démontrer l'authenticité
et d'enrichir l'art médical d'une conquête désormais incontes-