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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 255 peuvent bien encore apparaître à l'homme dépravé et cachecti- que comme souvenirs traditionnels, mais ces beaux mouve- ments faiblissent et ne se manifestent plus comme ces vertus héréditaires qui se transmettent avec le sang. « Lorsqu'il fallut, d'un monde ancien et vieilli, faire sortir un monde nouveau,vigoureux et jeune, quels autres que les peuples germains ont régénéré l'Europe à la chute de l'empire romain ? et quels autres pouvaient le régénérer que ceux qui, sains et robustes, étaient tenus en réserve au fond des forêts vierges pour retremper le sang appauvri des nations décrépites ? Sem- blables à une fraîche semence, ces hordes d'hommes nouveaux vinrent ainsi faire revivre un sol qui ne produisait plus que des ronces, et déposèrent dans tous les états d'Occident un prin- cipe de force et de vie, germes féconds de races nouvelles au physique et d'une culture plus parfaite dans l'ordre moral du monde (1). » On peut déduire de ces faits, que l'homme qui se laisse aller sur la pente du vice tombe bientôt captif de la maladie et de la douleur ; comme aussi un peuple qui perd le sens moral, passe infailliblement sous le joug de maîtres auxquels il ne peut ré- sister. Considérée à ce point de vue, la médecine comprend l'ensem- ble de la vie humaine : elle renfeyne l'étude de l'organisme, comme celle des forces qui l'animent, la connaissance des mœurs, des habitudes, des croyances et des passions, et s'a- grandit ainsi de toute l'étendue de l'existence. THÉOBORE PERRIN. (1) Discours sur la vie du sang, par le professeur R. D'Amador.