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EXPOSITION DES AMIS DES ARTS. 73 nent probablement pour des Palagons ou des Osages. Nous déplorons en même temps, puisque nous y sommes, qu'une trahison semblable nous mette à même de signaler un vieux tableau médiocre de M. Léon Coignet : Brigands italiens, prosternés devant une madone, et, où il est à peu près impos- sible de reconnaître le grand artiste qui a peint l'admirable portrait de femme en robe carmélite , exposé au dernier Salon. Devenez donc après cela, à force de travail et de génie, un peintre célèbre, lorsqu'il est permis au premier brocanteur venu de révéler ainsi, à vingt ans d'intervalle , les premières équipées de votre jeunesse et les erreurs oubliées d'un magnifique talent. A ce propos, nous aurions beau jeu à prêcher une espèce de croi- sade contre ces vieilleries renouvelées de M. Schnetz, voire même de Léopold Robert, qui ne se doutait guère, en peignant ses ad- mirables tableaux, qu'il contribuerait un jour à propager cet en- nuyeux poncif italien qui a envahi successivement toutes les expositions : Contadines , Piiferari, Bandits et Barcarols, toute cette friperie tombée en loques, qui maintenant sert à défrayer la cohue des peintres médiocres , sans initiative et sans génie. As- surément nous aurions bien le droit de tancer quelque peu ces malencontreux imitateurs, qui ramassent le premier sujet venu, à la mode du jour, sauf à le gâter en y appliquant leurs pinceaux maladroits. Au surplus, nous n'avons pas à faire ici un réquisi- toire contre la mauvaise peinture, ce serait beaucoup trop long , seulement nous dirons à ces tristes plagiaires que nous les avons reconnus , sans leur faire cependant l'honneur de laisser arriver leurs noms au bout de notre plume. A propos de M. Bouterweck et de son Pausias , nous parlions il y a un instant de l'antique , et voilà qu'en écrivant ces lignes notre souvenir se reporte à la Pompéienne de M. Barrias, qui en est comme un gracieux et poétique reflet. Oh ! que c'est bien là pour nous une charmante inspiration de la muse païenne, et que cette jeune femme , si noblement drapée et nonchalamment étendue au bord de ce bassin de marbre, dans cet élégant atrium, représente bien à nos yeux la courtisane ou la patri- cienne abritée contre les morsures d'un soleil dévorant, dans