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390            MONOGRAPHIE HISTORIQUE DU RUGEY.

fausse donnée, on a intitulé: Bibliothèque sèbustenne, Revue
sébusienne, Encyclopédie sèbustenne, des recueils qui con-
 tiennent les annales, les légendes, les chartes et les antiquités
du Bugey. On est allé jusqu'à soupçonner l'ancienne capi-
 tale des Ségusiens dans un petit village du Haut-Bugey,"
 encore que ce village soit au sein des montagnes les plus
escarpées, et qu'il soit dépourvu de vestiges antiques, mais
parce qu'il s'appelle Frébuge , dont on a fait un Forum
Segusianorum, comme de Feurs, dans, le Forez. Le Bugey
 même tiendrait son nom de cet ancien peuple ; et plusieurs
auteurs, parmi lesquels je regrette de voir M. D. Monnier (1),
 nomment encore cette province la Sébusie. Je laisse toutes
les assertions futiles, imaginées à l'appui de cette opinion,
pour réfuter son argument le plus spécieux. On lit dans
les Commentaires: CÅ“sar , inde in Allobrogum fines, ab
Allobrogibus in Segusianos exercitum dmit ; M sunt extra
provinciam trans Rhodanum primi. De ce passage, on a
conclu que, marchant contre les Helvètes, le général ro-
main était nécessairement entré dans le Bugey, pays des
Ségusiens, sans observer que la limite de cette province est
au confluent de l'Ain et du Rhône et que, de ce point
jusqu'à Lyon, il y a un assez grand littoral sur le terri-
toire de la Bombes. Si l'on considère que les Helvètes
avaient ravagé le Bugey et qu'ils s'étaient répandus dans la
Bresse, lorsque César reçut avis de leur invasion, on est forcé
d'admettre que, des Alpes, il s'élança à leur poursuite par la
voie la plus courte, dans la direction du confluent où fut
fondé Lugdunum. C'est le sentiment unanime des érudits,
qu'il a dû passer le Rhône, entre Lyon et Montluel. Mais on ne
peut comprendre le passage des Commentaires qui a
donné lieu à une grave méprise, sans admettre que les

  (2) Eludes archéologiques sur le Bugey; Bourg, 1841. imp. par Bottier.