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                             DE hA FOLIE.                              207

«  son l'illustre Fréd. de Schlegel, n'est pas une vraie liberté ;
«  elle est, au contraire, une dure servitude, qui soumet au
«  joug de la nature. Puisque cependant cette liberté perver-
«  se et dépravée est d'une espèce spirituelle, et, par consé-
«  quent, supra-sensible, il sera conforme à la vérité d'en
«  regarder comme le véritable auteur, comme le premier in-
«  venteur, celui que la Révélation nous représente comme l'é-
«  goïste le plus grand, le plus puissant, le plus fécond , en
«  ressources et en inventions, parmi tous les êtres de la créa-
«  tion visible et invisible (1). »
   Ainsi s'étaient déjà exprimé le génie de Bossuet et celui dé
tant d'autres grands esprits, si grands encore à nos yeux,
même lorsqu'ils ont la tête courbée sous le joug des commu-
nes croyances.
   Donc toute folie, coupable dans son principe, et terminant
l'évolution d'une passion vicieuse, toute folie semblable,
strictement envisagée au point de vue religieux, a, pour
cause seconde, plus ou moins voulue, une possession. Aussi,
comme le firent les disciples de N.-S. Jésus-Christ, à pro-
pos de l'aveugle-né, est-il toujours permis de demander ,
d'une telle folie , qui a péché , de celui qui en est affecté ou
de ses parents? C'est le péché de l'individu ou de la race qui
rend le mieux raison de ces perturbations intimes, mau-
vaises et malfaisantes, à moins toutefois que cette invasion
ne soit par Dieu permise , pour que ses Å“uvres se manifes-
tent dans lesguérisons que, directement ou indirectement, il
en opère (2).
   Donc, la prière de la foi et les exorcismes de l'Eglise pour-
raient bien être, souvent, les premiers, les plus efficaces, et

   (1) Philosophie de l'histoire, trad. par Lechat. j836, tom. II, p. 224.
   (2) Interrogaverunt eum discipuli ejus. Rabbi, quis peccavit, h i c , aut
parentes ejus ? Respondit Jésus : neque hic peccavit, neque parentes ejus ;
sed ut manifestentur opéra Dei inillo (S. Jean, IX, 3).