Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                  BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                    341

 el de sa gloire esl si imposant, que tout ce qui touche à cette
ville Bxcite notre curiosité. Convenons pourtant que la période
de la vie de Rome qui s'est écoulée depuis la fln de la répu-
blique jusqu'à la chute de Néron est la plus importante. C'est
celle où Rome, après avoir atteint à l'apogée de sa grandeur
p * l'achèvement de ses conquêtes, se repose à l'ombre d'une
paix universelle. Ses luttes intestines sont finies ; sa consti-
 tution politique a acquis sa forme définitive par l'institution de
 l'Empire, pouvoir neutre qui, tout en conservant les appa-
 rences de la démocratie, inaugure le principe monarchique
 dans la suprême direction de l'Etat ; presque tous les peuples
connus sont devenus ses sujets ou ses tributaires ; elle est le
centre de la plus vaste unité politique qui existât et qui exis-
 tera peut-être jamais ; à force de courage, de patience el de
sagesse, elle s'est assimilé le monde ; les nationalités qui se
montraient naguère rebelles à sa domination, sontfièresmain
 tenant de lui obéir ; sa civilisation police el éclaire les Rar-
bares que ses armes ont vaincu. Quelle époque pour les scien-
ces, les lettres, les arts, que le règne d'Auguste !
    Mais ne nous livrons pas exclusivement à l'admiration.
Nous jugerions mal la Rome des Césars, si nous ne la con-
sidérions que dans la force de ses armées, la sagesse de sa
politique, la splendeur de ses monuments, les progrès de sa
civilisation, l'immensité de son empire ; dans celle Rome si
puissante, si glorieuse, si dominatrice, si lettrée, il y a une
face honteuse ; regardez : les vertus antiques ont disparu ;
l'orgueil, l'excès de l'opulence, le besoin de jouir ont amené
la corruption, et, avec la corruption, la mollesse des mœurs,
l'affaissement des caractères ; à la mâle énergie a succédé la
lâcheté, au généreux dévoûment un abject égoïsme, à l'amour
de la liberté le culte du despotisme. On ne s'immole plus au
salut de la patrie, mais on s'ouvre les veines pour la tyrannie,
et quelle tyrannie ! celle d'un Tibère, d'un Caligula, d'un