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LES FRÈRES DE SA.INT-JEAN-DE-MEVJ. 357 de cette ville ; et c'est en exécution d'un vœu qu'elle avait formé que lui vint la pensée d'étendre , sur sa nouvelle patrie , le bienfait de leur institut. Jean Bonnelli , pourvu de tous les pouvoirs à lui donnés par PaulGallus, frère majeur etgénéral de cette congrégation, était probablement du voyage. Car, dés 1602 , en qualité de vicaire-général pour le royaume de France, il recevait, pour son ordre, le bénéfice des lelires-patenles dont nous allons parler. Proclamée reine de France, Marie de Médicis concéda aussitôt aux frères de Saint-Jean-de-Dieu une maison dans le faubourg Saint-Germain, et leur obtint ensuite d'Henri IV des lettres-patentes qui leur donnèrent une existence légale. Ces lettres-patentes furent suivies de l'approbation de Henri de Gondy, archevêqne de Paris (1). Le vœu de Marie de Médicis était donc rempli. Hélas ! en France , comme en Italie , qu'aurait-on pensé de la voix qui se serait élevée de la foule pour dire , au sein des fêtes nup- tiales de Florence et de Paris , que plus tard celte princesse , bientôt veuve d'Henri IV, mère du roi de France , belle-mère du roi d'Espagne , du roi d'Angleterre et du duc de Savoie , mourrait dans l'exil, dans l'abandon et presque dans l'indi- gence? « Triste destinée , qu'elle eût assurément évitée , si , abjurant les pensées d'ambition qui troublèrent si profondé- ment sa vie , qui agitèrent le pays, en même temps elle se fût renfermée dans l'auguste mission de soulager le malheur et n'eût écoulé que ses inspirations charitables. » — C'est là l'ob- servation d'un auleur bien recommandable.—Eh ! qui le sait? les secrets de telles catastrophes ne sont-ils pas bien au-dessus (1) Les lettres-patentes du Roi sont du mois de mars 1602. L'approba- tion est du 13 septembre suivant. Plus tard intervinrent des lettres con- firmatives de Louis XIII et de Louis XIV de 1628 et 1643.