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528                          NECROLOGIE.
table. 11 en a été de même de l'emploi des bains d'air comprimé
qui n'est pas de son invention, mais qu'il a le premier mis en
pratique d'une manière régulière, qu'il a en quelque sorte vul-
garisé, autant, que ce moyen peut l'être, en l'associant aux trai-
tements orthopédiques et en écrivant sur ce sujet une remarqua-
ble monographie. Enfin le docteur Pravaz venait à peine d'ima-
giner une nouvelle méthode pour la cure des anévrismes, par
l'injection du chlorure de fer, lorsque la mort est venue le
surprendre.
    « M. Pravaz était un type de l'homme de science. Etudes de
cabinet, publications toujours sérieuses et consciencieusement
élaborées, recherches et applications pratiques, sociétés sa-
vantes , voyages scientifiques, voilà les divers essors entre les-
quels se partageait l'activité de son intelligence, aussi remar-
quable par la constance que par l'ardeur qu'il apportait au culte
 et à la recherche de la vérité.
    « La rigide probité de M. Pravaz et ses éminentes qualités
 comme homme sont trop connues pour qu'il soit nécessaire d'a-
jouter qu'il avait l'estime et les sympathies de tous ses confrè-
res. Et si les regrets que sa perte a causés peuvent être adoucis
 dans le cœur de ses amis, c'est par l'espoir de voir son nom ,
 son caractère et son talent revivre dans son fils aine, dont les
 débuts dans la carrière médicale ont eu lieu sous de favora-
bles auspices, garants de l'avenir. »
    Les obsèques de M. Pravaz ont eu lieu le 26 juin , au milieu
d'une nombreuse assistance. Le convoi funèbre s'est dirigé vers
l'église de la Mulatière, et de là vers le cimetière de Sainte-Foy.
 Les coins du poêle étaient tenus par MM. Bonnardet (remplacé
plus tard par M. Grandperret), Brachet, de Polinière et Rougier,
représentants des diverses sociétés savantes auxquelles avait
appartenu M. Pravaz.
    C'est M. de Polinière qui, d'une voix émue, s'est rendu l'organe
 de la douleur commune. Voici son discours :
   La dépouille mortelle que nous entourons de nos pieux hommages et de
notre profonde douleur, est celle d'un homme de bien, d'un savant, d'un cou-
frère chéri de nous tous.
   Elève brillant de l'Ecole polytechnique, M. Pravaz était appelé à servir
son pays dans une de ces armes spéciales, où son oncle devait lui servir de
guide ; son oncle, Messieurs , l'illustre Dode de la Brunerie, le seul maréchal
de France , qui , depuis Vauban , soit sorti de l'arme du génie.
   Mais, cédant à son goût prononcé pour la science médicale , M. Pravaz
s'y livra tout entier cl ne larda pas à se montrer digne de porter le titre de doc-
teur en médecine, auquel il attachait tant de prix !
   Parlerons-nous, sur le bord de celte tombe, des travaux, des découvertes,
des applications ingénieuses qui feront vivre à jamais le nom de celui que la
mort vient de nous ravir?
   Rappellerons-nous que les premières guérisons de luxation congénitale du
fémur sont dues au génie inventif et à la sagacité persévérante de M. Pravaz?
   Dirons-nous qu'il avait indiqué et démontré le moyen de guérir les ané-
vrismes, par la coagulation du sang?
   Signalerons-nous les nombreux perfectionnements que sa haute raison et