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492         LES FRÈRES DE SA1NT-JEAN-DE-D1EH.

elle est si mauvaise , que j'ai failli deux ou trois fois me rom-
pre le cou... c'est là tout ce que je désire. »
   Cette supplique fait connaître à quoi se bornait l'ambition
de Bernard. Richelieu était trop- puissant, disait-on à la cour,
pour ne pas donner de telles satisfactions à une ambition
qui était si loin de faire ombrage à la sienne !
   Â l'hospice de Saint Jean-Baptiste se trouvait annexée
une chapelle richement décorée. Les salles de l'établissement
renfermaient quelques tableaux que l'on nous a dit être de
certain prix. On cite un saint Louis pansant un blessé , un
Christ, un saint Jean prêchant dans le désert, un saint Jean
de Dieu par Jouvenet, une femme représentant la charité ,
l'un des premiers ouvrages de Lebrun. L'objet le plus
cher aux frères de Sainl-Jean-de-Dieu serait, si on pouvait
la retrouver, une relique de leur saint patriarche que ren-
fermait un beau reliquaire pyramidal en vermeil , d'une
ciselure admirable , donné par Philippe IV , roi d'Espagne,
à la reine très-chrèlienne sa chïre sœur et dame, à Anne d'Au-
triche, mère de Louis XIV , lorsque la longue guerre entre
les deux couronnes se termina par une heureuse paix et
par le mariage du jeune roi avec l'infante d'Espagne. Le
 don de cette relique, comme le mariage, entra dans les
gages de réconciliation et fut remis par la reine mère aux
Charitains. Des portraits des frères supérieurs faisaient partie
 de cette galerie. Plusieurs de ces peintures auraient donc
échappé aux dévastations de la révolution de 89. On se de-
 mande si les administrateurs actuels de la charité n'auraient
 pas eu quelquefois la pensée de rendre ces portraits des
 frères à leur famille retrouvée.
    Comme dépendance auxiliaire de l'établissement précité ,
 les Charitains possédaient, rue du Bac, un hôpital de conva-
 lescents, où ils plaçaient les malades qui quittaient l'hôpital,
 pauvres et sans ressources, et lorsque, encore trop faibles,