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                   PENDANT LE XVe SIÈCLE.                  137

Balmès au nombre des écrivains qui auront le plus contribué
 à faire comprendre et à mettre dans tout son jour le rôle
 historique de ces grandes institutions. Balmés, qui procède
du comte de Maistre, et qui lui est inférieur pour la verve
polémique, a sans contredit un jugement plus solide et plus
sûr, il fait mieux autorité. Profondément versé dans les anti-
quités du catholicisme espagnol, il apporte à la science
contemporaine un élément de force à peu près ignoré jusqu'à
lui.
   La France est peut-être la première qui ait prêché cette
croisade historique. Les leçons de M. Guizot sur l'Église dans
sa belle Histoire de la Civilisation, ont eu un immense re-
tentissement, et, acceptées ou combattues, elles ont suscité,
avec de vives controverses, cet esprit de recherches qui est
aussi pour le passé de l'Église un esprit de justice, même
chez les hommes les plus prévenus, quand il n'est pas un es-
prit d'admiration. Balmès qui combat souvent M. Guizot,
ne l'en reconnaît pas moins pour son maître. Depuis quel-
ques années surtout, un grand nombre de travaux ont été
publiés en France, dont l'histoire ecclésiastique doit se faire
honneur ou 8 largement profité. Tels sont ceux de M. l'abbé
Jager, les cartulaires de M. Guérard, entr'autresson carlulaire
de Notre-Dame de Paris. Tels sent, à un point de vue un peu
différent, les derniers ouvrages de M. de Rémusat, si impor-
tants pour l'étude de l'Église et de la Scolaslique au moyen-
âge. Dans les livres même où les antiquités de l'Église ne
sont pas le sujet principal, elles sont traitées et appréciées
infiniment mieux qu'autrefois.
   L'Histoire de la Papauté au XIVe siècle, que vient de pu-
blier un prêtre du diocèse de Lyon, M. l'abbé Christophe,
curé de Fontaine, doit être placée à côté des ouvrages fran-
çais ou étrangers qui appartiennent à cette renaissance.
La nouveauté du sujet, l'étendue des recherches, la netteté