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m UiNE V I S I T E TOMBEAU DE JACQUARD 1 Ce matin, j'ai voulu, loin des bruits de la ville, Venir te saluer en ton dernier asile, 0 grand homme de bien, couché sous le gazon ! Je suis parti ; le jour naissait à l'horizon, Et déjà la cité que ton nom glorifie Recouvre, grâce à toi, la parole et la vie ; Car, mort, tu la fais vivre, et j'entends, gai signal, Le premier battement du métier matinal. Bruit sacré ! n'est-il pas pour la cité muette Ce qu'à l'aube est aux champs le cri de l'alouette ? (1.) Nous donnons ici, comme avant-propos, non pas, bien entendu, une théorie littéraire, mais une sorte de sommaire du poème qu'on va lire. Les restes de Jacquard reposent dans le cimetière d'Oullins ; une croix de bois et un mûrier planté probablement au moment de ses funérailles par une inspiration toute poétique, voilà le seul monu- ment consacré à la mémoire de l'illustre artisan. Ce que Jacquard a opéré, c'est Vont simplement la régénération de la population lyonnaise. Grâce à son ingénieux mécanisme, à ses aiguilles de fer,