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490 LES FRÈRES DE SAINT-JËAN-DE-MEU. dit le frère Jacques , sans autre guide que son seul instinct, se fit un nom européen par le bonheur de sa pratique dans l'opération de la taille. « Votre opération est faite.,.. Dieu vous guérisse. » Telle était la formule dont ce frère couronnait, auprès de chaque malade opéré , ce travail, toujours dange- reux el pourtant toujours heureux dans sa main. — Jean. Baseilhac, dit le frère Cosme, qui fit de cet hôpital le théâtre de ses principaux succès , est l'inventeur d'un des instruments les plus ingénieux de la mécanique chirurgicale (1). Que le lecteur nous permette de descendre à certain détail domestique, et de citer à cet égard un vieil auteur contem- porain , témoin de ce service, alors commun à tous les hos- pices .de l'ordre. — « Quand un malade est admis, un reli- gieux lui lave les pieds avec quelques herbes aromatiques et le déshabille , il lui donne une chemise , une chemisette , une coiffe , le tout blanc , un bonnet, des pantouffles , une robe de chambre , et l'avertit doucement de se disposer à purifier son âme, tandis qu'on travaillera à guérir les maladies de son corps ; ensuite il le conduit ou le fait porter à un lit garni de draps blancs, d'un pot à boire , d'une tasse , d'un crachoir, d'un urinai et d'une chaise à double usage. On chauffe le lit s'il fait froid , et le malade y est couché seul. Le médecin se trouve aussitôt prêt pour faire sa visite. Jl y est accompagné de l'infirmier, du chirurgien et de l'apolhi- caire.L'jnfirmier expose la maladie , on interroge le malade. Ce qu'ordonne le médecin est écrit pour être exécuté le temps marqué. « Après une heure de tranquillité qui succède à ces exercices, la prière se fait à haute voix , et puis on dit la messe aux autels qui y sont dressés. — Un peu avant le dîner, un reli- gieux donne à laver les mains aux malades , et un autre les (1) LB garçpn chirurgien avait droit de maîtrise après six ans d'exercice dans l'hôpital de la Charité (Lettres pal. 26 mars 1612).