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LES FRÈRES DE SAINT-JEAN-DE-DIEU. 491 essuie et les baise humblement ; deux autres étendent leurs serviettes, rangent proprement leurs lits, accommodent leurs petits couverts , et les prient de dire un Paler et un Ave pour les bienfaiteurs. On sonne le signe : les religieux apporlent, en psalmodiant Je Laudate Dominum , les bouillons, les potages, les œufs et la viande. Le supérieur dit le Benedicite, et le religieux infirmier envoie, à chaque malade , ce qui lui est prescrit. Les autres aident les malades à prendre leur nourriture. On balaie les salles et on nettoie ensuite toutes choses. « Môme règle à chaque repas. Le supérieur bénit la table ; de plus , au souper , on chante , après les grâces , le Salve Regina , et l'on distribue l'eau bénite aux malades. On fait leurs lits et on les couche. » Les précautions sont nombreuses et les soins sont minu- tieux , pour tout ce qui se rattache ensuite au service de la nuit, et nous n'en finirions pas s'il fallait suivre notre auteur dans les nombreux détails de ce service. — Tous les lundis on dit une messe pour tous les trépasssês aux hôpitaux de l'ordre. Chaque année il y a un service funèbre pour les bienfaiteurs décèdes ; et, sept fois le jour, les religieux prient pour ceux qui sont vivants comme pour ceux qui sont morts. La reconnaissance, on le voit, est toujours là â l'ordre du jour, sousl'aîle de la foi. Claude Bernard , que sa bienfaisance a rendu célèbre, et que l'on nommait le pauvre Prêtre, se faisait un vrai devoir de venir coopérer à l'œuvre spirituelle. Le cardinal protec- teur de l'hospice voulant le récompenser de tant de zèle, le fit venir et lui demanda s'il désirait quelque grâce. Le pau- vre prêtre, qui donnait aussi ses soins aux prisonniers, ré- pondit : « Oui, Monseigneur, je prierais votre Eminence d« vouloir bien donner des ordres pour faire raccommoder la charette dans> laquelle je conduis les criminels au supplice;