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488 LES FRÈRES DE SAVNT-JEAN-DE-D1EU. de Paris (1) : Quelles que soient aujourd'hui nos idées sur les ordres monastiques , on ne peut s'empêcher de regretter de tels serviteurs ; jamais ils ne seront remplacés, mais il serait désirable que l'on adoptât des dispositions qui puissent procurer aux malades , si ce n'est l'ensemble, au moins une partie des avantages qu'ils trouvaient en eux; or, il ajoute : la composition des gens de service dans les hôpitaux est main- tenant déplorable. II ne peut en être autrement , pris dans toutes les classes, conduits à ce métier par la misère , mal payés , changeant sans cesse , admis sans aucune notion de leur devoir, pressés, comme on le conçoit, d'abandonner une semblable condition, ils quittent d'ordinaire les hôpitaux dès qu'ils ont appris ce qui les y pourrait rendre utiles dans l'é- tablissement. « A l'égard des services personnels des religieux, écoutons le même auteur : les frères de Saint-Jean-de-Dieu soignaient eux-mêmes les malades ; la vocation qui les portait à cette œuvre, offrait de leurs soins une garantie que rien ne peut suppléer. Engagés pour toute leur vie ils acquièrent une grande expérience ; patients , doux et affectueux, ces qualités étaient soutenus chez eux par la pensée qui leur avait donné naissance , par la perspective des récompenses que Dieu réservait à leur dévoûment. La religion qui les consacrait à l'humanité dissipait, à leurs yeux, toutes les fatigues, toutes les tristesses et tous les dégoûts de leur état. L'amour du prochain , l'amour de Dieu , seule passion de la vie des frères, passion paisible et douce, se fortifiait dans leurs âmes de l'exclusion qu'ils avaient donnée aux affections inquiètes, aux mouvements impétueux qui agitent et dispersent l'existence des gens du monde. » Lorsque les nouveaux hospitaliers du faubourg Saint- (1) M. P. Jourdan, administrateur honoraire des hôpitaux civils de Paris,