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* ET DOCUMENTS LITTÉRAIRES. 439 tin, ne connaissant point les matières dont il me charge, croit que cela se fait avec de l'imagination, comme des articles d'u- topie ou de philosophie. Ma conclusion a été qu'il fallait s'en- tendre ou de visu ou par lettres ; que, sans cela, je ne pouvais prendre aucun engagement. D'ailleurs je me trouve engagé dans un autre travail qui n'est pas si ingrat. J'ai vu, ces jours der- niers, dans le Constitutionnel, une notice que M. Courtin y a insérée de son xvie tome et de ses 5,000 souscripteurs. 11 y a préconisé ses principaux rédacteurs, parmi lesquels vous tenez une fort belle place. 11 n'en a pas fait autant pour le tome xve. Au surplus, votre ami des Sceaux fait trembler tous ceux qui écrivent : ce qui était bien hier est aujourd'hui châtié par un ou trois mois de prison, et six cents ou mille francs d'a- mende. L'apostolicisme est rentré dans la magnifique salle à manger. M. de Feletz et M. le vicomte de Bonald sont des habi- tués du salon Feutrier et y ont de secrets colloques. C'est le rè- gne des intrigues. Je me suis procuré les noms de la Commission chargée par le ministère de la maison du roi de l'examen des demandes. Il n'y en a pas un qui ait fait et souffert le quart de ce qui m'est advenu. Les uns sont absolument inconnus, les autres, ainsi que le chef de division, sont d'illustres congréga- nistes. J'ai donné, par votre conseil, tête baissée, dans un guêpier. Vous aviez besoin du repos des champs, et vous êtes chez un hôte très cordial, dont la probité vous convient à merveille. Jouissez bien du bonheur des champs qui soulage vos oreilles des brouhaha législatifs. Adieu, mon cher ami; je vous renou- velle toujours avec délices les assurances de ma profonde estime et de mon sincère attachement. Ce 23 juillet r82<). P. S. Je reçois, ce matin, un billet de M. l'évêque Grégoire, qui me fait compliment de « l'excellent opuscule où je prouve que nos libertés gallicanes sont foulées aux pieds. »