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                     BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                            431
qu'après avoir cueilli des pois, il les écosse en lisant Homère ;
puis il met les pois au feu , les fait cuire, les remue de temps en
temps, et, en accomplissant cette besogne, il sent mieux le génie
AeY Odyssée. La poésie^bien comprise devrait être cet Homère qui
nous suivrait partout, embellirait la vie réelle et nous aiderait à
la comprendre et à nous la faire aimer.              J. TISSEUR.


     QUELQUES MOTS SUR M. VICTOR DE LAPRADE.

  En réponse à l'étude littéraire que M. Tisseur a donnée dans le dernier
numéro de la Revue sur les Poèmes évangéliques de M. de Laprade, nous
avons reçu l'article suivant que nous publions pour faire acte d'impartialité.
                                          Le Directeur de la Revue.

   Le dernier numéro de la Revue du Lyonnais renfermait une
brillante appréciation des œuvres de M. Victor de Laprade. Cet
article n'a pu passer inaperçu du public, car il contenait ce qui
attire et fixe l'attention : un peu de malice et beaucoup d'esprit ;
cela suffirait à un auteur pour lui assurer le succès ; à plus forte
raison lui est-il acquis lorsque son style est pur, harmonieux,
et que l'ensemble de sa manière révèle une intelligence vive et
douée d'une heureuse originalité. L'analyse des œuvres de M. de
Laprade a fait cependant naître en nous quelques réflexions que
 nous venons, à notre tour, soumettre aux lecteurs de la Revue,
en les prévenant toutefois que nous ne prétendons point entrer
en lice avec le spirituel écrivain dont nous avons lu si souvent
les œuvres avec intérêt.
   M. Tisseur divise les œuvres de M. de Laprade en deux séries
qu'il rattache à deux époques différentes de la vie du poète. L'une,
où il était sous l'empire non d'un scepticisme hostile, mais de ce
doute d'une âme insoucieuse qui se livre mollement aux vagues
contemplations de la nature. L'autre, où ses croyances se sont
raffermies à l'aide de sérieuses pensées et de salutaires douleurs.
Toutes les sympathies de M. Tisseur appartiennent à la première
série. Libre à lui ; bien que nous ne partagions pas son opinion,
nous ne chercherons point à la combattre : ce serait le moyen le