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MONOGRAPHIE HISTORIQUE DU BUGEY. 393 époque plus ancienne et fait une version différente. Engagé sur les pas d'Amédée Thierry, dont il exagère les données ethnographiques, il place le berceau des Ambarres chez les Celtes, à une époque qui se perd dans la nuit des temps, soit qu'il nous les montre, enfants primitifs de la Gaule, formant leur étroite alliance avec les Eduens, sous Hu ou Hésus le puissant, pour résister à l'invasion des Kimris, soit que, treize siècles avant l'ère chrétienne, il les fasse marcher à la conquête de la Haute-Italie, sous Og ou Ogmius, l'Hercule gaulois, et s'y établir par droit de conquête, jusqu'à ce que les Rhasènes, peuple des Alpes, après une guerre opiniâtre, les chassent de l'Ombrie et les refoulent dans les Alpes et sur les bords du Rhône et de la Saône, où nous les retrouvons du temps de César. L'obscurité de ces temps fabuleux ou héroïques de la Gaule, a fait enfanter des systèmes plus ou moins vraisemblables, en dehors des hori- zons de l'histoire. M. Amédée Thierry, dont s'est inspiré M. l'abbé Jolibois, fixe l'origine des Ambarres à une époque moins éloignée. II raconte qu'une bande nombreuse d'hommes, d'enfants et de femmes de toutes les tribus gauloises s'organisa sous le nom collectif $ Ombra ou a"Ambra , les forts et les vaillants , (1) pour faire invasion dans la Haute-Italie et que, vaincus et expulsés par les Etrusques , ils repassèrent les Alpes et ( t ) Le silence de l'antiquité et le manque de documents sur presque toutes les questions relatives aux Ambrons, ne laissent que des conjectures Ou des probabilités. Leur étymologie est aussi un objet de controverse. Les uns avec Wachter, prétendent que Ambro signifie habitant d'un pays de rivière, de am, amtna rivière, et Bro pays. D'autres, avec Festus et Placide, expliquent la signification de ces racines par la réunion de forts, de vaillants, de déprédateurs. Placide donne à cette interprétation un sens qui n'est pas très flatteur pour ceux qui peuvent les compter parmi leurs ancêtres : Âmbrones perditœ improbilatis ; version des opprimés et des vaincus.