Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
394           MONOGRAPHIE HISTORIQUE DU BUGEY.

se réfugièrent chez les Helvètes, ou parmi les populations
Eduennesde la Saône, faisant ainsi naître, de cette hospitalité,
l'alliance de ces peuples. Avec toute la gravité de raison que
peut comporter cette assertion, il attribue au même peuple
les divers noms d'Ambrons, d'Ambarres, d'Ombres, d'In-
sombres ou d'Jnsubres, et met ainsi en harmonie Tile-Live
et Jules César, puisque les Ambarri necessarii et consan-
guinei JEduorum de celui-ci, seraient les Insubres in pago
JEduorum de celui-là. Cette identité paraît assez pro-
bable et j'adopte volontiers une doctrine qui concilie les
textes des anciens et qui donne la clé de quelques questions
controversées (1).
     Je termine ces considérations, en reproduisant une
observation que j'ai faite et qui sert à expliquer et ap-
précier l'importance et les limites de l'établissement romain
dans le Bugey. Deux de ses peuples, les Allobroges et les
Ambarres, ayant été détruits par les Helvètes, au point
qu'il ne resta que le sol, nihil prœter solum esse reliqui,
cette dévastation fut favorable à la colonisation romaine dans
le Bugey. C'est précisément cette région qui est pleine de
ses débris. Tout le territoire des Séquanes, amis des Helvètes,
fut épargné et l'absence des vestiges sur le littoral et dans
 les montagnes du Haut-Bugey, à part Izernore, prouve
 la justesse de cette observation fondamentale, lorsqu'il s'agit,
avant de retracer les monuments de cette grande période,
d'en exposer l'origine.

   (i) Plusieurs savants, notamment Gibert, dans son mémoire pour servir
à l'histoire des Gaulois, et Pelloutier avaient émis , avant M. Thierry ,
une opinion à peu près conforme, d'après le récit de Plutarque qui, dé-
crivant le combat des Cimbres et des Romains près de Vérone , raconte
que les Liguriens répondirent au cri de guerre des Ambrones que c'était
aussi le leur.