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366           LES FRÈRES DE SAINT-JEAN-DE-DIEU.

Landry, gentilhomme français, voisin et ami de feu M. le
Baron de Vezins , s'y trouvait en qualité d'ambassadeur.
   L'ambassadeur eut besoin de chaussure , et le hasard le
conduisit dans la boutique où son jeune compatriote était
 occupé.
   Le maître ayant dit, en s'adressant à son ouvrier, « Vezins,
prenez la mesure de Monsieur. » A ce nom de Vezins , le
gentilhomme examine plus attentivement cet ouvrier ; ses
manières aisées , sa taille avantageuse , et cet air noble et
dégagé qu'il remarquait en lui le préoccupent, et bientôt
il se remet en mémoire la disparition du jeune Baron de
 Vezins.
   Cependant Vezins prend mesure , et, en se baissant à
plusieurs reprises, il laissa échapper du nez quelques gouttes
de sang.
   D'où êtes vous, jeune homme , lui demanda M. Latour-
 Landry?
   — De France, Monsieur l'ambassadeur. Je ne sais que
cela de mon origine.
   L'ambassadeur n'ayant pu oublier que les barons de Vezins
étaient porteurs d'un seing, signe ou marque entre les deux
épaules, poursuivit ainsi :
   N'auriez-vous pas sur quelque partie du corps certain signe
ou marque particulière ?
   — Oui, Monsieur l'ambassadeur, entre les deux épaules.
   Vérification faite du seing, dit la chronique, et se resouve-
nanl en outre que les barons de Vezins étaient fort sanguins,
M. de Latour n'hésita pas alors à le reconnaître pour le baron
de Vezins et le vrai héritier de cette maison ; il le fil habiller et
équiper selon sa condition. Il le ramène à Vezins, où il est
reconnu par sa nourrice. Il le fait rentrer dans tous ses biens
et lui donne en mariage M,le de Latour, sa tille.
   Ainsi, M. le marquis de Vezins se voyant comblé de biens