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360          LES FRÈRES DE SAINT-JEAN-DE-DIEU.

comme ils le sont encore aujourd'hui, sous celui de Faie ben
Fratelli ( Frères faîtes bien ), expression dont se servait habi-
tuellement leur fondateur, pour les exciter dans leur devoir,
disent les historiens , à quoi nous ajouterons : expression
dont ce même fondateur se servait également et peut-être
plus spécialement encore, quand il quêtait l'aumône pour
ses pauvres malades à travers les rues de Grenade.
   Lorsque la révolution de 89 éclata , l'ordre de Saint-Jean-
de Dieu possédait enFrance trente-neuf hôpitaux. On en comp-
tait six dans les colonies, répartis dans la Guadeloupe, la
Martinique, Saint-Domingue et le Canada ; trois cent cinquante
religieux desservaient les établissements. Le nombre des lits
arrivait à quatre mille cent vingt-trois.
   L'ordre entier était déjà depuis longtemps divisé en deux
grandes congrégations : l'une, dite d'Espagne ; et l'autre,
d'Italie.
   La congrégation d'Espagne fut séparée de celle d'Italie par
le pape Paul V, l'an 1608.
   Celle d'Italie resta divisée en neuf provinces , au nombre
desquelles figure celle de France , remarquable alors par
l'importance de ces maisons*et par le zèle de ses religieux.
   Dans les vingt ans qui précédèrent cette ère terrible de
89 , les neuf provinces d'Italie, possédaient cent soixante-
trois établissements dans lesquels existaient huit mille six cent
soixante-deux lils employés chaque année à l'assistance de
cent cinquante mille malades.
   Notre province de France qui , à elle seule, renfermait,
ainsi que nous l'avons vu , quatre mille cent vingt-trois lits ,
seconrait donc , à l'époque de 1789 , soixante-dix mille
malades. Ce nombre représente à-peu-près la moitié de la
population des hospices actuels de la France ; peut-être plus,
proportionnellement, car à cette date, au lieu de trente-cinq