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               LES FRÈRES DE SAINT-JEA.IS-DE-DIEU.                         359

   Et à bien d'autres titres honorifiques encore parmi lesquels
se trouvait le droit de faire porter à ses domesliquesJa livrée
du Roi, cet ordre joignait le plus glorieux de tous , le seul
capable'd'obtenir grâce , quand toutefois le dessein de Dieu
n'est pas irrévocable, c'était celui de Serviteur des Pauvres.
   Et cependant nous «lions voir bientôt ce que devint celte
communauté d'hommes décorés de ces glorieux titres, environ
deux siècles après son introduction en France ; mais avant
suivons-la jusqu'à cette époque où la France signala sa rup-
ture terrible avec le mal, comme avec le bien.



                                      II.


   Soixante-huit ans après leur introduction en France, ces
religieux traversaient les mers et faisaient profiter nos colo-
nies des bienfaits de leur ordre.
   Dans les colonies comme en France, on les désignait sous
le nom de Frères de la Charité ; en Italie, ils étaient connus,

conduit à Saladin, l'an 1187, avec trois cents autres auxquels Saladin fit
trancher la tête en sa présence , à la réserve d'un comte de Nevers
qu'on lui dit être parent du roi et de huit autres qu'il se réserva dans l'espé-
rance d'en tirer une forte rançon ; de ce nombre était le seigneur du Pré-du-
But. Tl resta plusieurs années entre les mains de Saladin : et comme il n'était
réclamé par personne, ses parents l'ayant cru mort, il proposa à cet Empe-
reur que s'il voulait, sur sa bonne foi, lui permettre de retourner en France,
faire la somme dont ils étaient convenus pour sa rançon, il lui promettait de
la lui rapporter fidèlement. Saladin le lui permit. Le seigneur du Pré-du-
But passa en France, et cette somme faite, il rapporta sa rançon à Saladin,
lequel, dit la chronique, pour n'être vaincu en générosité , voulut à son
tour lui faire paraître la sienne en lui remettant toute sa rançon , et de
plus en lui faisant de grands présents, à condition que lui et ses représen-
tants porteraient son nom et ses armes.



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