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LES FRÈRES DE S.MNT-JEAN- DE-DIEU. 355 mal ; « et ce mal, dit la science , est une maladie comme une "autre; même dans un grand nombre de cas, l'aliénation mentale, ajoule-t-elle, s'offre au médecin comme une crise favorable de nature à améliorer le sujet et à opérer des chan- gements analogues à ceux qui se produisent dans la consti- tution à la suite d'affections aiguës très-graves ». C'est là ce que proclame M. Morel, médecin de l'asile de Mareville; et avec lui bien d'autres docteurs le disent. La loi de 1838 , qui a réparé en France les torts de la so- ciété envers les aliénés , oblige chaque département, non pas à rétablir le vieux temple , mais à construire un hospice consacré au traitement de ce genre de maladie ; à moins que le départemeut ne préfère s'entendre avec un Établissement privé , de même nature , pour le traitement de ses malades. Le département du Rhône en est pourvu. Ii a son Anti- quaille ; mais si, parlant de l'Europe, on a dit qu'elle étouffait dans ses limites , que ne doit-on pas dire de cet Établisse- ment , où il y a tant de malades réunis ? La Loire n'a pas d'hospice spécial. Aussi voit-on tous les ans , portée à son budget, une somme de 65,000 fr. pour faire face à son traité; et l'Établissement avec lequel son administration s'est entendue est celui des frères hospitaliers de Saint- Jean-de-Dieu. Bien que le nombre des malades qu'y envoie ce dernier département soit des plus considérables , il est certain que ce département a intérêt à ne pas faire les frais d'un hospice spécial. De telles créations sont dispendieuses , à en juger par ce qu'a coûté l'asile cité de Mareville, dont la dépense s'élève à près de 2,000,000 fr. pour les six cents aliénés qu'il renferme. Dans celui de Sain-Jean-de-Dieu , moyennant 00,77 c. par jour, et par personne, le département de la Loire fait