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        PÉLOPONÈSE.

                                 I.

                            L'ALPHÉE.


   Nous quittâmes le khan d'Àchouria longtemps avant le réveil
de nos hôtes. Mon guide, s'étant disputé la veille avec eux,
leur soupçonnait de mauvais desseins et tenait à leur cacher
la direction que nous allions prendre, afin de leur ôter l'envie
de nous précéder et de nous dresser une embuscade au détour de
quelque rocher. Il faisait nuit encore ; de temps à autre, de pâles
éclairs s'allumaient dans le ciel du côté du levant, derrière de
hautes montagnes dont ils faisaient tressaillir à l'horizon la fan-
tastique silhouette. On eût dit que l'aurore s'efforçait en vain
de surmonter les ténèbres , et que son regard endormi, s'ou-
vrant et se refermant tour à tour sur la nature, ne pouvait
s'arracher aux doux songes du sommeil. Tout à coup le jour
se fit, et le ciel s'emplit de clarté sans passer par les demi-tein-
tes du crépuscule. En Orient, le jour et la nuit se succèdent
presque sans transition ; la fraîcheur et l'obscurité surviennent
subitement, dès que le soleil est couché, pour faire place avec
la même rapidité à la chaleur et à la lumière du jour.
   A ce moment, nous nous trouvions sur de hauts mamelons