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306                   LES DEUX DESHOULIÈRES A LYON.

mière fois dans l'édition de ses Œuvres, Paris, 1724, 2
vol. in-12. Celte Chanson, véritable priapée, a quelque
rapport au moins, pour le début, avec le Carmen 56 de
Catulle, O rem ridiculam, etc. L'abbé Baillet avait donc rai-
son de reprocher à Mme Deshoulières « certaines libertés
« qu'elle a prises, et qui ne s'accordent point parfaitement
« avec la pudeur du sexe. » Jugent, des sav., POÈTES MOD. ,
n. 1558.
                                                                *

   Y L'Idylle le Ruisseau, composée en 1684, a été traduite
en vers élégiaques (1) par l'abbé Paul, jésuite, mort à Lyon
en 1809 ; mais il s'est arrêté au trentième vers , et son imi-
tation se termine ainsi :
        Ex lot enim nobis qui semper monlihus insunt ,
             Nullns qui mânes non trabunt usque suos.

  Il ne convenait pas, en effet, à un prêtre d'aller au-delà ,
surtout dans un recueil destiné à la jeunesse. « On ne par-
donne pas Mme Deshoulières, dit l'abbé La Serre, dans sa
Poétique élémentaire, d'avoir avancé dans cette Idylle que la
loi est la source de nos crimes (2) ; ce sont eux qui ont oc-
casionné la loi, et ce n'est pas la loi qui nous a rendus cri-
minels. » Cette pièce a valu à Deshoulières les louanges que

  (1) A la suite de l'Art poil, de Boileau, trad. en vers latins ; Lyon, 1804,
in-8.

      (a)   Vous vous abandonnez Sans remords, sans terreur,
                 A votre pente naturelle.
            Point de loi, parmi vous, ne la rend criminelle.

  L'abbé Paul a pourtant traduit ces trois vers :

            Quo natura trahit, prono nam flumine tendis,
                 Tutus ab internis morsibus atque metu ;
            Mores nempe tui nulla unquam lege Tetantur,.,