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302 LES DEUX DESHOULIÈRES A LYON. dans ses Places et dans Saint-Cyr , et l'avait fait précéder d'un court avertissement, qui n'a pas été reproduit dans l'édition de 1747, ni dans les éditions postérieures; cepen- dant cet avertissement méritait d'être conservé : le lecteur en jugera. « Les bruits qui ont couru sur l'Ode suivante , qui « a remporté le prix de poésie cette année (1687) à l'Àca- « demie, m'ont obligé à la faire imprimer à la fin de mes ou- « vrages, pour désabuser le public des impressions qu'on lui « a voulu donner ; elle est entièrement de ma fille, et je n'y « ay de part que les avis que je lui ay donnez , qu'elle m'S « demandez comme à une amie ; ce que je ne doute pas que « les autres qui ont couru (sic) avec elle n'ayent fait, s'ils ont « eu des amis. » —• Un des concurrents de Thérèse fut le célèbre Fonlenelle, dont le poème se trouve dans le tome m de ses Œuvres, p. 185 de l'édition de Belin. C'est sans doute à l'occasion du triomphe de M'le Deshoulières que Baraton (1), qui croyait aussi que l'Ode couronnée était de la mère, lui adressa ce madrigal : L'ornement de nos jours, cette femme divine , Par les sons de sa lyre et ses tendres accents Sur les Pindares de son temps A remporté le prix comme une autre Corine. ™5 */ Ménage trouvait excellents les vers de M " Deshouliè- res sur le Jeu , et Lamonnoye dit que Ménage a eu raison de donner à cette, dame le nom de Calliope Françoise dans une épigramme latine, qu'il fit à l'occasion du prix de poésie remporté par Thérèse Deshoulières, digne fille d'une telle mère. Cette épigramme, suivie d'une imitation en vers fran- (1) On ignore le nom de baptême de ce poète, qui naquit à Sancerre, près de Bourges, suivant une note Je l'abbé Laurent Josse Le Clerc, dans ses Ad- ditions inédiles à la Bibliothèque de HicheUt , dont le manuscrit se conserve dans la Bibliothèque de Lyon.