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                   ÉTUDE SUR BIAISE PASCAL.                      273
 de son père s'assemblaient les futurs fondateurs de l'Académie
 des sciences. Fermât et Roberval éclairaient la France par leurs
découvertes ; Galilée etTorricelli remplissaient l'Italie des leurs ;
Descartes, en Hollande, créait plusieurs sciences particulières, et
les renouvelait toutes par sa méthode. Une soif générale de savoir
éclatait partout ; on se réunissait pour poser des problèmes ou
en résoudre ; on s'en envoyait d'un bout de l'Europe à l'autre.
Sous tant d'influences, l'esprit de Pascal s'éveilla de bonne heure
et prit tout de suite une direction. 11 jeta autour de lui des yeux
réfléchis et curieux, il remarqua les faits, il s'inquiéta des causes,
il interrogea, il examina, et faisait déjà des découvertes à l'âge
où l'éducation des autres hommes commence à peine.
   Sa vie scientifique fut courte, mais pleine de merveilles ; nous
ne nous y arrêterons pas ; c'est le penseur seulement et l'écrivain
que nous voulons examiner ici ; nous indiquerons seulement ses
travaux pour donner une idée générale de son intelligence. A l'âge
de onze ans il fait un traité de physique sur la nature du son ; à
l'âge de douze, sans autre instruction préliminaire que la défini-
tion de la géométrie, il découvre cette science et pousse jusqu'à la
trente-deuxième proposition d'Euclide. Au même âge, il assiste
aux séances de l'Académie des sciences, et prend part à ses
délibérations. A seize ans, il.publie sur les sections coniques un
travail dont Descartes étonné refuse de le croire auteur. Plus
tard, il invente la machine arithmétique, analogue de la table
des logarithmes ; il n'invente pas, mais il constate et démontre
la pesanteur de l'air qui n'était jusqu'à lui qu'une conjecture ; il
crée son triangle arithmétique, et prépare le binôme de Newton,
et le calcul intégral de Leibnitz ; il trouve en mécanique la brouette
et le haquet ; il résout le problème de la cyeloïde, et laisse dans
toutes les directions de la science des traces de son génie.
   Tant de travaux entrepris dans un âge trop jeune pour en sou-
tenir la fatigue, et poursuivis sans interruption pendant plus de
dix ans, ne permirent pas à sa constitution de se fortifier, et
finirent par l'altérer profondément. Il fut forcé de les inter-
rompre, et se mit à fréquenter le monde qu'il avait jusque-là
négligé. C'était sans autre but que de se distraire ; cependant
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