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                  BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                      253
   La classe si nombreuse des névroses tient* évidemment à cet
état passif de l'âme qui favorise l'activité nerveuse, développe
les désirs ardents, les envies, l'ennui, la tristesse et cette mélan-
colie chagrine qui paralyse les forces et abrège la vie.
   Les diathèses tuberculeuses, et spécialement la phthisie, pul-
monaire, sont généralement attribuées aux plaisirs charnels, à
la volupté.
   Ce qu'il y a de certain, c'est que chaque orage de l'âme va
retentir dans les différents centres de la vie organique, en al-
térer et en exalter les fonctions ; puis, si le désordre moral per-
siste, si de mauvais penchants s'établissent sans être réprimés,
la corruption des mœurs produit bientôt la perversion des
goûts, des appétits, et, par une conséquence fatale, la déprava-
tion de la vie nutritive et assimilatrice. C'est alors que le dyna-
misme ayant contracté des habitudes vicieuses, la maladie de-
vient constitutionnelle ; le principe de vie est altéré dans son
essence, le sang qui lui sert de véhicule se trouve vicié. Arrivée
à ce dernier degré, la maladie s'accroît, se répand, se propage
par voie d'hérédité, et, comme l'a dit un homme célèbre, nous
pouvons porter aujourd'hui en nous un germe de destruction
et de maladie d'un excès commis il y a plus d'un siècle.
   Il y a, en effet, une filiation dans les maladies comme il en
existe une dans les idées ; les familles d'affections morbides
ont leur généalogie dont on peut souvent suivre la trace en
remontant la, succession des âges ; elles montrent par fois de
tristes alliances, qui en modifient le caractère et en augmentent
le danger. Ces affections ne portent une atteinte si profonde à
la constitution qu'en altérant le sang. C'est là le point de départ
de ces tempéraments cachectiques, de ces caractères mixtes,
où l'irritation s'allie à l'impuissance, la pusillanimité à la co-
lère, et dégradent ainsi le physique et le moral de l'homme.
   Bordeu qui avait étudié le sang, non en chimiste mais en mé-
decin, avait cette ferme croyance.
  Cette doctrine, qui ne peut être sérieusement contestée, met
en évidence cette vérité fondamentale, que si la nature ou la
force vitale est médicatrice, l'âme ou la force personnelle de-