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252               BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
des sentiments , des passions dans la vie morale. » ( p. 57 ).
   Ce passage, que nous transcrivons avec plaisir, prouve une
acceptation sincère de la doctrine hippocratique si glorieuse-
ment défendue et développée par les professeurs Barthez et
Lordat ; ce passage est une reconnaissance implicite des deux
éléments qui constituent le dynamisme humain, l'un qui pré-
side aux faits de conscience, l'autre aux fonctions organiques.
   On ne peut, en effet, avoir une connaissance vraie et entière
de l'homme, comme aussi de la nature des maladies dont il a
à souffrir , que par l'étude et l'observation intelligente des
deux puissances qui président à son existence physique et mo-
rale. C'est à la faveur de cette distinction qu'on peut pénétrer
le mode génésique des diathèses, saisir l'influence de l'âme sur
le principe de vie , l'action directe des penchants, des goûts,
des inclinations, des habitudes et des vices sur le développe-
ment de ce genre d'affection.
    Il nous a semblé qu'il existait à cet endroit une lacune dans
le remarquable ouvrage de notre savant confrère ; quoique cette
partie semble spécialement appartenir à la morale, elle a ce-
pendant trop de rapport avec notre belle science pour ne pas s'y
arrêter.
    La médecine comprend, en effet, la connaissance de l'homme
qui est à la fois esprit et corps, de l'homme en qui se livrent des
combats dans le monde sensible et le monde idéal ; il faut
qu'elle constate le résultat de ces luttes, de ces triomphes et de
ces défaites : elle trouve souvent dans ces recherches la cause
occulte du mal.
    Cette étude conduit, en effet, à reconnaître que les passions
produisent à elles seules un plus grand nombre de maladies que
les autres modificateurs de l'économie; ainsi, tous les praticiens
savent que la diathèse cancéreuse reconnaît pour cause initiale
les chagrins profonds et prolongés : « Sur cent tumeurs de cette
nature, dit Descuret, quatre-vingt-dix au moins doivent leur
principe à des affections morales tristes. »
    La diathèse goutteuse doit incontestablement son origine à
l'intempérance et à la gourmandise.