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                                       DE


       LA STATUE ET DU CLOCHER

                DE NOTRE-DAME DE FOURVIÈRE.




   Les journées du 8 et du 12 décembre ont été l'expressiou la plus impo-
sante et la plus splendide de rattachement des Lyonnais au culte sacré de la
mère de Dieu. Nous ne voulons rappeler ici ni la cause, ni les circonstances
ni le résultat de celte fête; tel n'est pas le but de'notre travail. Nous avouons
même que si, le soir du 8 décembre, on nous avait demandé l'appréciation
que nous donnons aujourd'hui, nous ne nous serions pas senti le courage de
l'écrire. Mais lorsque les derniers scintillements de l'hommage populaire se
furent éteints , lorsque le silence eut remplacé le murmure approbateur de
ces milliers de voix qui montaient, comme de larges vagues, criant Noël à
l'auguste Vierge; nous nous demandâmes s'il était possible, dans une Revue
du Lyonnais , de passer sous silence l'œuvre attendue , préconisée , l'œuvre ,
en un mot, qui dans l'embrasement avait été l'étincelle? Nos lecteurs on t
répondu pour nous 1... Nous avons donc examiné , sérieusement et avec au-
tant d'impartialité qu'il nous a été possible, l'ensemble et les détails du monu-
ment qui s'élève sur la colline sainte ; nous dirons de même avec franchise et
indépendance l'opinion que nous en avons conçue. Si quelque susceptibilité
venait à se trouver blessée , elle le serait par ses propres armes. Nous jie re-_
fu6onsà qui que ce soit le droit d'exposer son œuvre; on ne saurait nous
refuser celui de la juger.
    Il est évident que ce n'est pas à l'exécution matérielle , à la plus ou moins
grande perfection des formes de la Statue , que les applaudissements se
sont adressés. L'émotion qui a gagné la foule , comme un courant élec-
trique , avait ses racines plus avant dans le cœur des chrétiens ; c'était,
chez les uns, la reconnaissance, le souvenir de bienfaits reçus ; chez les au-
tres, un reste d'espoir ; chez tous, celte étincelle de foi qui semble dormir
sous la cendre, mais qui se ravive au souffle d'une grande pensée ; c'était un
 élan sympathiqne, qui avait pris son essor devant l'image de la Sainte-Vierge.
   Le galbe de la statue à qui les feux de la nuit donnaient l'air d'une appa-
rition, est à peu près tout ce qui est resté du modèle de M, Fabisch ; l'effet,