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 168                DE LA STATUE ET DU CLOCHER
comme masse , est satisfaisant, et nous dirons que c'en est le seul mérite ;
c'était peut-être aussi le seul dont on eût besoin. Quant aux détails , nous
voudrions en faire l'éloge que nous ne le pourrions pas, et cette impossibi-
lité est radicale : le lecteur en jugera par les faits que nous allons rapporter.
      La Gazelle de Lyon publie , le 6 décembre , une lettre de M. Fabisch , où ' '
   cet artiste rappelle que le modèle d'exécution a Ht fait non pas d'après une
  esquisse, mais d'après un modèle d'étude de 1 m. 66 c. ; il ajoute que Jui ,
, M. Fabisch , fut appelé ensuite par la commission pour retoucher ce plâtre ,
  et que malheureusement, le travail étant commence , il ne put revoir que la
  partie supérieure jusqu'à la ceinture.
     Dans une lettre du 1 1 , MM. Lanfrey et Baud répondent qu'ils ont été seuls
  chargés du modèle eu plaire, que le modèle sorti des mains de M. Guerpillon,
  a été fait sans la coopération d'un autre , que la statue existant aujourd'hui
 sur la tour de Fourvière n'est point la reproduction exacte de l'esquisse de
  i m. 66 c. , mais bien d'un modèle fait d'après les modifications et les chan-
 gements qui leur ont été demandés par la commission ou inspirés par leur
 sculpteur, et que la vierge retouchée par lui (M. Fabisch) a été mise au mou-
 lage après avoir été rétablie telle qu'elle était primitivement et qu'elle avait
 été acceptée.
   La Commission , de son côté, nous dit, dans une letlre de même date ,
que lorsque de légères modifications furent demandées à M. Guerpillon ,
c'était a6n que son œuvre se rapprochât du modèle ; on nous apprend encore
que, le grand modèle terminé , la Commission sentit le besoin de le faire re-
toucher par M. Fabisch , et néanmoins on avait poussé le travail du moulage
assez avant pour qu'il ne fût possible de revoir que la partie supérieure.
   Nous laissons à penser ce que peuvent être les détails d'une statue exé-
cutée dans de pareilles conditions. Ce que nous ne pouvons croire , c'est
qu'on ait traité avec ce sans façon une œuvre qui pouvait faire le plus
grand honneur à notre cité et aux artistes qu'elle compte dans ses murs.
Après cela, quel nom portera la statue? Celui de M. Fabisch; le per-
mettrait-il? Celui de M. Guerpillon; peut-on l'y graver? M. Guerpillon
n'est, après tout, dans cette circonstance, qu'un metteur au point. Faut-il son-
ger à MM. Lanfrey et Baud ? On a dit que le bronze est de très-bonne
qualité.
   Nous voudrions qu'à l'avenir on se pénétrât bien de la pensée que, en
payant à l'artiste son travail, on n'achète pas le droit de le dénaturer. II
nous semble, de plus, peu raisonnable de disjoindre deux opérations aussi
importantes que celle du modèle d'étude, et celle du modèle de grandeur
d'exécution , car les défauts, qui sont insaisissables dans un petit modèle ,