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EXPOSITION DES AMIS DES ARTS. 161 pliêes qu'avaient exposé dans ce genre un assez bon nombre de peintres de Paris, nous proclamons à notre tour cette su- périorité , aussi incontestable qu'elle est incontestée. C'est un litre de gloire que nous éperons bien ne jamais abdiquer ; triompher, même dans un genre secondaire, cela peut tou- jours compter pour une victoire. Le maître par excellence, M. Saint-Jean , ne s'est fait représenter, celte année-ci, que par trois petits tableaux. Au- cune des grandes toiles que l'Europe intelligente et riche se dispute et qu'elle couvre d'or n'a pu nous être soumise, nous serons probablement plus heureux une autre fois. Nous avons eu assez souvent, soit ici, soit ailleurs , l'occasion de juger cet immense talent pour n'avoir pas à revenir sur les appré- ciations antérieurement faites. Disons seulement que, dans les petites, comme dans les grandes œuvres, M. Saint-Jean sait maintenir sa supériorité sans rivale ; quand il ne peut triom- pher par l'ampleur et le brillant de la composition, il se sauve alors par la poésie et le charme d'une jolie idée, comme dans le Bénitier, par exemple. Pour le surplus, c'est toujours la môme puissance et la même grâce des forts, comme le Bou- quet enveloppé dans une feuille de chou et VÊtude de raisins sur le cep en ont offert le témoignage éclatant et manifeste. L'exposition de Mlle Elisa Wagner a été aussi nombreuse que distinguée , ses roses, ses lilas, ses fleurs variées, ses raisins et ses pêches offrent encore, à côté de la vigueur et du bril- lant qu'elle a su emprunter à un talent d'un ordre plus élevé, la grâce et la douceur qu'une main de femme sait toujours ramener à propos ; nous n'excepterons de nos éloges que son grand tableau la Récolte , où le mélange et la confusion des objets ne sont pas suffisamment rachetés par la belle exécu- tion de quelques points seulement. Mlle Wagner a besoin de se compléter par l'étude avant de réussir également dans les grandes compositions. Cette année-ci surtout, M. Maisiatest 11 /