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               EXPOSITION DES AMIS DES ARTS.                151

rend maître de cette première impression, et si l'on y revient
plusieurs fois, en examinant attentivement cette peinture
sans prévention et sans parti pris, on se laisse bientôt séduire
par celte distinction suprême qui est le caractère propre des
œuvres de M. Corot, en même temps que par un ensemble
très-harmonieux. \Cet(e dernièro qualité est remarquable
surtout dans les fonds, où rien ne vient heurter le regard,
et où la lumière et l'ombre sont combinés d'une façon vrai-
ment magistrale. II est certain qu'un écolier qui voudrait ap-
prendre à peindre le paysage, et qui étudierait uniquement
les tableaux de M. Daubigny , aussi bien que ceux de
M. Corot, ferait un mauvais calcul, et pourrait se tromper
grossièrement ; malgré cela, ils n'en sont pas moins remplis
d'enseignements utiles aux peintres déjà forts, et qu'une pra-
tique suffisante a mis en garde contre les faiblesses et les
exagérations des nouvelles méthodes. C'est une réflexion que
nous avons entendue maintes fois exprimer par les hommes
les plus compétents.
   M. Achard nous a donné, dans le Souvenir du Dauphinè,
une étude de terrains de la plus admirable exécution. Il est à
regretter néanmoins qu'un paysagiste de sa force ne cherche
pas à s'inspirer d'une nature moins triste et moins aride.
Le Pêcheur de M. Hoguet est une très—jolie petite pochade,
dont le ciel, malheureusement lourd, écrase le tableau com-
posé uniquement d'un bonhomme qui pêche à la ligne et d'un
saule. Son Moulin est une charmante petite marine , dont
le sujet pris sur une côte , est remarquable par un eflêt de
temps brumeux très-bien réussi. Nous estimons beaucoup
les deux petites toiles de M. Brissot de Warville, et surtout
son effet d'orage. La Vue du Pont de Salara , près de
Rome , par M. Français, est un modeste échantillon de son
beau talent.
   M. Baudit a exposé trois estimables tableaux. Son Paysage