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152 EXPOSITION DES AMIS DES fUÃŽTS. en Auvergne est d'une jolie couleur; l'arbre du milieu, bien qu'il soit d'une forme un peu tourmentée, accuse pourtant un dessin correct et soigné. Dans les Environs de Fontainebleau, on remarque un effet de lumière bien étudié et heureusement rendu. VInondation-crépuscule de M. Harpignies ne séduit pas à première vue, mais les artistes y reconnaissent l'Å“uvre d'un peintre qui a observent copié Bdèlement la nature ; les reflets du ciel dans l'eau, le ciel lui-même, sont d'une vérité parfaite. Le tableau de M. Souplet, qui représente les rives d'un fleuve ou d'un lac dans lequel on lave des moulons, a été acheté par le Gouvernement qui l'a offert au Musée de Lyon. Tout en reconnaissant les qualités de dessin et l'harmonie qui caractérisent cette oeuvre d'art, nous lui reprocherons néan- moins une certaine monotonie d'aspect, qui résulte principa- lement de la place symétrique qu'occupent sur la même ligne toutes les laveuses de moutons; le ciel est lourd et manque de vérité, mais la ligne d'horizon est très-juste. M. Fiers, dans sa Vue d'Aumale, a la spécialité du paysage de Norman- die, et il en tire un parti excellent. Le paysage de M. Léon Fleury, avec un sentiment moins distingué de la nature nor- mande, a cependant du charme et de l'exactitude. M. Simon François, Bergère gardant son troupeau sur les collines de Rocas-Blanc (Environs de Marseille), nous semble au premier aspect avoir ambitionné, lui aussi, l'étrange renom- mée de M. Courbet, en alliant l'excentricité au réalisme le plus complet; mais, en examinant son tableau comme il le mérite, on reconnaît une très-grande réalité d'aspect, des animaux admirablement peints et une véritable bergère des environs de Marseille, qui n'a jamais gardé ses moutons avec une houlette ornée de rubans vert-pomme, et des souliers de satin. M. Thuillier, dont la nature est toute différente, nous semble inférieur, cette année, à ce que nous l'avons vu, soit Ã