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                   PENDANT LE XVe SIÈCLE.                     145

ne me paraît ni juste ni habile. J'aime mieux M. Christophe
blâmant le supplice des Templiers que M. Christophe s'effor-
çant d'approuver à grand regret celui de quatre franciscains
hérétiques. Pour ma part, je renverrais volontiers les apolo-
gistes des bûchers aux chapitres si remarquables et si vrais
de Balmès sur l'inquisition d'Espagne.
    C'est surtout dans la première partie de son ouvrage que
M. Christophe laisse trop manifestement percer l'intention de
justifier les actes des pontifes. Que Clément V, par exemple,
ait eu raison de condamner les Templiers, les preuves qu'il
en donne sont assez concluantes,* on a d'ailleurs remarqué
depuis longtemps que les hommes qui en avaient fait à ce
pontife le plus vif reproche, étaient précisément ceux qui ap-
 plaudissaient le plus à la suppression des Jésuites par Clé-
 ment XIV. Ceci soit dit pour signaler une inconséquence, et
 sans prétendre établir de parilé absolue entre ces deux faits.
 Mais il n'en est pas moins vrai que la conduite de Philippe
 le Bel à l'égard des Templiers a été des plus odieuses qu'on
 puisse imaginer, et que Clément V a mérité par sa complai-
 sance et sa faiblesse, qu'on lui attribuât une bonne part de la
 responsabilité des iniquités commises dans ce procès. Ne fut-ce
 pas lui qui éleva à l'archevêché de Sens, sur la recomman-
 dation du roi, une âme damnée de Philippe le Bel, Philippe
 de Marigny, frère du surintendant de finances Enguerrand?
 Ne fut-ce pas à la suite de celte élévation que Philippe de
 Marigny fut désigné par le roi pour présider le concile pro-
 vincial où cinquante-six templiers furent condamnés au
  bûcher ?
     On pourrait relever encore, dans l'histoire de la papauté au
 XIVe siècle, quelques contradictions au moins apparentes, qui
  tiennent à l'esprit dans lequel le livre a été conçu. Après avoir
  approuvé la conduite de Jean XXII vis-à-vis de l'empereur
  Louis de Bavière, M. Christophe approuve les paroles de
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