page suivante »
' PENDANT LE XVe SIÈCLE. 14 ( persévérance universelle de tous les princes , prélats ou doc- teurs, à poursuivre le dénoûment d'une situation inextricable à travers mille obstacles qui semblaient indéfiniment l'ajour- ner. Au fond, il n'y eut pas de scission religieuse ; il n'y eut qu'une lutte pour l'autorité pontificale entre des compétiteurs dont les droits étaient réciproquement douteux. Je serais disposé à généraliser encore cette conclusion de M. Christophe, et à l'étendre à presque tous les événements du XIVe siècle. Non, ce n'est pas l'autorité religieuse des papes qui a été amoindrie par leur séjour à Avignon, et pourquoi l'aurail-elle été? C'est leur autorité politique qui a souf- fert. Si la première a reçu quelque atteinte , ce n'est que très-indirectement, et parce qu'il existe entre les deux une solidarité nécessaire. Pendant toule la durée du séjour des papes à Avignon on ne trouve qu'un seul prince , pour ne pas parler des chefs des petits états d'Italie, qui ait résisté en face au pouvoir pontifical; c'est l'empereur Louis de Bavière, qui voyait précisément, ou affectait de voir dans le pape Jean XXII, l'instrument de la France et l'allié de ses ennemis personnels. Mais cette lutte, qui peut être consi- dérée comme une des conséquences de la translation du saint siège à Avignon , était bien plus dirigée contre Jean de Cahors , ainsi que disaient l'Empereur et les docteurs qui rédigeaient ses manifestes, que contre la papauté elle-même. Le fameux démêlé de Philippe-le-Bel et de Boniface VIII, où les armes, malheureusement employées par le roi de France et ses agents, furent des publications de pièces sup- posées, des dénégations mensongères, des poursuites pleines d'impudeur et d'inqualifiables violences, était assez étran- ger aux affairés religieuses. Il n'eut qu'un seul résultat, c'est que le roi s'affranchit des remontrances que les papes avaient pris jusqu'alors la liberté d'adresser à ses prédéces- seurs sur les actes mêmes de leur gouvernement. Encore ces