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140                HISTOIRE DE LA PAPAUTÉ

t-il une ombre fâcheuse sur les autres ; car il n'y en a aucune
qui doive êlre déshéritée de son importance historique. La
 puissance ecclésiastique est d'ailleurs celle qui change le
 moins au fond, en dépit des circonstances. Quel qu'ait été
 le malheur des circonstances particulières où l'Église et la
 Papauté ont été jetées durant le XIVe siècle, ce serait
s'abuser étrangement que de croire que l'Europe chrétienne
et le gouvernement religieux aient différé beaucoup pour
cela de ce qu'ils étaient aux siècles qui avaient précédé, et
 de ce qu'ils furent aux siècles qui suivirent.
    M. l'abbé Christophe a remarqué et conclu qu'à peu
 d'exceptions près les luttes el les difficultés auxquelles
la papauté se trouva mêlée durant cette époque , intéressaient
la politique des princes bien plus que l'Église elle-même.
C'est là son opinion formelle sur le grand schisme qui divisa
l'Europe pendant quarante ans; cette division fat si bien une
affaire politique que certains auteurs ont pu soutenir ce
paradoxe spécieux, qu'il n'y avait pas eu de schisme dans le
 véritable sens du mot. L'unité de l'Église ne reçut même
jamais de plus éclatants hommages, car elle fut unanime-
ment proclamée par tous les princes de l'Europe. Quand
Urbain VI et Clément VII se partageaient l'obédience des
divers Étals et que la question de légitimité , encore obscure
aujourd'hui pour nous , était livrée aux interprétations les
 plus diverses , il n'entrait dans la pensée d'aucun gouverne-
ment ni d'aucune université qu'il pût y avoir deux papes ou
deux Églises. Les partisans de chacun des deux compétiteurs
espéraient également réunir un jour tous les dissidents à l'obé-
dience du pape de leur choix. Us gardèrent quinze ans cet
espoir , et ce ne fut qu'après l'avoir perdu qu'ils songèrent
les uns et les autres à opérer un rapprochement ou à obtenir
une cession réciproque des deux pontifes. Dans cette nouvelle
phase du schisme, ce fut un curieux spectacle que celui de la