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                  LETTRE SUR LES TROIS BURCHARD.                            101
archevêque. La naissance de Burchard se place forcément entre
 l'année 962, date probable de la mortd'Adélanie, et le mariage de
Conrad avec Mathilde de France : malheureusement l'époque de
ce mariage est encore incertaine. Vous le dites antérieur à 966,
en vous fondant sur un acte daté du 4 des ides d'août de la
29e année du règne de Conrad (1) ; mais la date que vous assi-
gnez à cet acte est fort contestable, et on peut tout aussi bien la
reporter à Fan 969, car les années du règne de Conrad partent
généralement de 940. Quoi qu'il en soit, nous avons ici une li-
mite extrême qu'il ne nous est pas possible de dépasser : Bur-
chard était né entre 962 et 969. Or, comme l'élection eut lieu
au plus tard en 979, il en résulte qu'il, avait de dix à seize ans
lorqu'il fut nommé archevêque...
   Remarquez que pas un seul fait ne vient contester cette
donnée.
   Je ne vous suivrai pas sur le terrain , un peu poétique peut-
être , où vous vous êtes placé en écrivant votre notice : chacun
voit les choses à son point de vue. Je ne contesterai pas le titre
de. Grand que vous voudriez faire donner à Burchard II, de
préférence à celui de Jeune qui lui est attribué ; mais je dois
faire remarquer qu'il n'a pas été jugé aussi favorablement jadis
par des écrivains en qui on ne supposera pas, je pense, un esprit
de malveillance pour le clergé : l'un d'eux dit de ce prélat qu'il
ne fit rien de grand , sinon qu'il mourut pour l'épiscopat (2).
Cela m'amène à dire un mot de sa mort.
   Suivant vous, cet événement arriva le 12 juin 1031 ; cepen-
dant plusieurs historiens le retardent jusqu'en 1032, et je crois
pouvoir même fixer sa date à l'année 1033, en me fondant sur
un acte du cartulaire de Savigny où Burchard II figure comme


   (i) Essai sur la souveraineté du Lyonnais , p. 35 (Revue du Lyonnais , t. it,
p. 383). Vous dites que cet acte est tiré du cartulaire du monastère de Ro-
main-Moutiers, et cependant je ne l'ai pas trouvé dans l'édition de ce car-
tulaire que vous avez publiée en 1844, et dont vous avez bien voulu m'en-
voyer un exemplaire.
   (2) « Hoc solum fecit nobile, quod periit pro episcopalu. » (Hug. Flav.)