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 98                LETTRE SUR LES TROIS BURCHARD.
  charte curieuse , qui vous a fait dire que Montbrison apparte-
  nait au Xe siècle au territoire de Thiers (1).
    Venons maintenant à Burchard II. C'est ici que votre notice
  me semble fléfectueuse. Je vous en fais juge.
    « Burchard II, dites-vous, était né de Conrad le Pacifique, roi
 de Bourgogne-Jurane, et d'Adélanie sa première femme, qui
 lui avait donné ce fils avant d'avoir été épousée publiquement. »
 Comme preuve de cette descendance , vous citez, en note deux
 monuments qui ne prouvent rien en ce qui concerne Adélanie.
 Puis, vous ajoutez : Burchard II n'était point un enfant, comme
 on l'a prétendu, lorsqu'il fut appelé à l'archevêché de Lyon,
 en 978 ; il avait déjà passé l'âge de trente-cinq ans, étant né
 vers l'an 942 environ. C'est donc à tort qu'on l'appelle \ejeune... »
    Jci vous êtes en contradiction avec tous les chroniqueurs du
 moyen-âge, et particulièrement avec Hugues de Flavigny, qui
 dit en parlant de Burchard II : « Episcopatum lugdunensem in
 infantia adeptus est. ..Vous dites, il est vrai, que ces mots sem-
 blent une interpolation vicieuse. Je vais essayer de prouver
 qu'ils sont parfaitement exacts.
    D'après vous-même, Conrad était né vers 922, puisqu'il
n'avait que quinze ans à l'époque de la mort de son père en
937 (2). Peu de temps après, dites-vous, il se lia avec la veuve
d'un comte ultrajurain, nommée Adélanie, dont il eut Bur-
chard II. II épousa ensuite publiquement cette dame vers 942, la
reconnut reine, la dota, et légitima son fils. Depuis, il eut encore
de cette dame plusieurs enfants, et, entre autres, Rodolphe (3/
et Conrad ou Conon.
   Si Burchard II est né avant le mariage de sa prétendue mère
Adélanie avec Conrad, qui eut lieu avant 942, il avait plus de
    ( 0 Essai sur la division et l'administration politique du Lyonnais, au
Xesiècle, p. 8. {Revue du Lyonnais, t. v, p. i3o).
   (2) Essai si»' la souveraineté du Lyonnais, p . i 5 (Revue du Lyonnais , t. u ,
p. 3 7 3.)
   (3) Dans voire Essai sur la souveraineté, etc., vous dites que ce Rodolphe
mourut avant son père ; dans votre dernière notice, vous faites de ce même
Rodolphe le successeur de son père.