Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                LETTRE SUR LES TROIS BURCHARD.                    99
vingt ans lorsque mourut son oncle Burchard I, qui l'avait
adopté, dites-vous , et élevé pour l'épiscopat. Pourquoi donc
alors préféra-t-on à ce prince, neveu de l'archevêque et fils du
roi, le prêtre Amblard , « qui se laissa dépouiller, lui et son
clergé, des biens et des prérogatives de son église (1) ? »
   Si Burchard est né avant 942, il avait près de trente-neuf ans
lorsqu'il fut nommé archevêque ; il en avait donc près de cent
lorsqu'il mourut en combattant pour l'épiscopat ? Nous verrons,
en effet, qu'il vivait encore en 1033.
   Si Burchard est né avant Rodolphe , comment se fait-il qu'il
ne figure ni sur le diplôme de 949, que nous avons cité précé-
demment, et où celui-ci paraît comme témoin immédiatement
après son oncle Burchard I er : « Sign. Rodulfi filii régis, » ni sur
le diplôme de sa grand'mère Berthe, daté du 1 er avril 962, où il
est fait mention de Çhonon?.
   Enfin, si Burchard est l'aîné de la famille, comment se fait -il
qu'on le destine à l'église dès son enfance?Ce n'était pas habi-
tuellement l'héritier d'une couronne qu'on faisait entrer dans
les ordres. On réservait généralement la hiérarchie ecclésiasti-
que comme une compensation pour les cadets et les bâtards des
maisons royales.
  Vous le voyez, Monsieur, il y a des impossibilités radicales
dans votre système ; j'en propose un autre qui concilie les actes
avec l'histoire écrite.
   Je commence par déclarer que Burchard II n'était pas fils d'A-
délanie, et je suis confirmé dans mon opinion par un passage
fort intéressant d'une charte de Savigny, qui vous a malheu-
reusement échappé. Ce passage se trouve dans la charte 429,
que vous citez avec len° 427 (2). Au reste, quoique de La Mure
ait déjà publié cette pièce (3), comme il l'a fait d'après une


  (i) Les Trois Burchard, p. n .
  (2) Page i i , note 5 de votre Notice.
  (3) Uisl. du diocèse de Lyon, p. i^o.